Non seulement nous ignorons souvent le nombre d’angles morts qui existent mais aussi l’importance de plusieurs d’entre eux.

Non seulement nous ignorons souvent le nombre d’angles morts qui existent mais aussi l’importance de plusieurs d’entre eux.

Des distances impressionnantes

Autour d’un camion semi-remorque, on retrouve des angles morts impressionnants. En effet, de tous les côtés et même à l’avant, camions semi-remorques, trains routiers, autocars et autobus scolaires (pour ne nommer que ceux-–là) imposent tous à divers degrés ce handicap visuel à leur conducteur, et ce, malgré la présence de rétroviseurs appropriés.

Voici quelques chiffres éloquents. Derrière un camion semi-remorque vous risquez de rouler dans l’anonymat si vous le suivez à moins de 124 mètres ou 413 pieds. De même, une voiture placée à l’arrière gauche d’une semi-remorque en train d’effectuer un virage à droite « bénéficie »se trouve dans de 13,8 mètres ou 46,4 pieds «d’ombre».

Parmi les angles morts auxquels la majorité des gens ne pensent pas, il y en a deux qui méritent d’être soulignés.

Premièrement, il y a celui devant et autour du poste de pilotage qui est plus ou moins important selon la hauteur du capot du véhicule. Vers l’avant, l’angle mort, mesuré au sol, peut aller jusqu’à 6,45 mètres ou 21,2 pieds, alors que latéralement la distance peut être de 7,72 mètres ou 25,4 pieds.

Deuxièmement, il y a ceux les angles morts créés par les miroirs qui, à une certaine distance (28,2 mètres ou 94 pieds), peuvent même cacher une voiture au complet puisque leurala largeur peut atteindre 3,9 mètres ou 13 pieds. Alors imaginez une moto, une bicyclette ou un piéton!.

Quelques conseils

Dépassement

Avant même d’entreprendre un dépassement, il convient de se poser quelques questions. À quelle vitesse roule le camion par rapport à celle du véhicule ? Doit-on de toute façon quitter la route ou l’autoroute bientôt ? Les conditions permettent-elles cette manœuvre (météo, visibilité, etc.) ? La voiture est-elle assez puissante pour faire ce dépassement en toute sécurité ?

Une fois la manœuvre justifiée, il faut s’assurer d’être suffisamment loin du camion pour gagner la vitesse nécessaire au dépassement, et ce, avant même de changer de voie.

Avant le dépassement et pendant toute la durée de cette manœuvre, il faut voir le rétroviseur du camion pour permettre à son conducteur de s’adapter. Si on croit ne pas avoir été vu du conducteur, il est sage d’attirer son attention, avant même d’atteindre l’arrière du camion, par un appel de phares ou par tout autre moyen sécuritaire.

Le dépassement lui-même devrait être effectué à une vitesse sécuritaire et suffisante pour rendre la manœuvre la plus courte possible tout en respectant la limite de vitesse. On ne revient devant le camion que lorsque ce dernier est visible au complet dans son rétroviseur intérieur. Il convient dès lors d’adopter une vitesse qui n’obligera pas le camionneur à dépasser à son tour…

Contact visuel

Un des cinq grands principes de la conduite automobile consiste à s’assurer d’être vu. Il est encore plus fondamental lorsqu’on côtoie un camion à cause entre autres des angles morts qui les caractérisent.

Tel qu’indiqué plus haut, il faut chercher à garder avec son conducteur un contact visuel direct ou indirectement par le biais à l’aide des miroirs avec son conducteur. S’il est impossible de voir le conducteur dans son rétroviseur, et cela est encore plus difficile la nuit, il faut supposer alors que lui-même ne voit pas le véhicule qui approche, sans doute à ce moment au cœur d’un important angle mort. Il faut dans ce cas signaler sa présence par un appel de phares ou par un coup de klaxon et sortir au plus vite de ce « trou noir ».

Porte de sortie

Surtout dans une circulation dense, il faut toujours éviter d’être pris « en sandwich » entre deux gros véhicules. Il faut se garder en tout temps une porte de sortie, un espace libre où il sera possible de se faufiler pour éviter une collision.

Virage à droite

Souvent, avant d’effectuer un virage à droite, le conducteur d’un camion doit faire un crochet vers la gauche pour obtenir l’espace de manœuvre nécessaire. La courtoisie et la prudence dictent alors à l’automobiliste de rester en retrait.

Distance

En suivant un camion, on doit se donner un intervalle d’au moins trois secondes. Pour ce faire, il suffit de repérer un objet fixe comme cible, un panneau de signalisation par exemple. Puis, on calcule le temps mis pour l’atteindre après que le camion que l’on suit l’ait lui-même dépassé. Si on met moins de trois secondes pour « atteindre la cible», il faut ralentir en conséquence.

Entre le véhicule qui précède un camion et ce dernier, il devrait y avoir un intervalle d’au moins une seconde pour chaque « trois mètres » de la longueur du camion. Ainsi, pour un ensemble camion /semi-remorque de 20 mètres, il faut prévoir un intervalle minimum de sept secondes.