Tous les mardis, La Presse présente les actualités de la semaine dans le monde du théâtre à Montréal et au Québec. Premières, coups de coeur, spectacles en tournée et pièces à voir. La scène se passe ici et maintenant.

Frédéric Blanchette: une troisième mise en scène cette saison

Après Quand la pluie s'arrêtera (Duceppe) et Dans le champ amoureux (Espace Libre) et avant Trahison (Rideau Vert), Frédéric Blanchette dirige les comédiens de La Banquette arrière dans Amour et information de Caryl Churchill (Far Away) à La Licorne. Une pièce qui met en scène une centaine de personnages.

«À chaque pièce, dit-il, Caryl Churchill se réinvente. C'est assez admirable. Elle prend toujours des risques en adaptant la forme aux thématiques qu'elle aborde. Ce sont de courtes scènes qui vont de trois répliques à cinq pages, ce qui exige d'être très précis. C'est un panorama de situations relatives au corps, au cerveau, aux technologies, à la sexualité, etc.»

Frédéric Blanchette dit éprouver beaucoup de plaisir à explorer cette matière luxuriante, entre l'organique et l'informatique.

«Le texte va bien à une troupe qui se connaît comme La Banquette arrière, ajoute-t-il. Le ton est assez drôle, mais ça traite de notre condition humaine d'aujourd'hui. Churchill n'écrit aucune didascalie, pas plus qu'elle n'identifie le sexe des personnages, donc ça nous laisse une grande liberté pour créer l'objet théâtral.»

Amour et information est présentée à la Grande Licorne du 1er au 22 mai.

Coups de coeur: des performances convaincantesCette semaine, nous nous devons de souligner le travail remarquable de deux jeunes femmes dans des rôles exigeants. Les textes et les mises en scène de Déterrer les os et de Béa sont inégaux, mais Charlotte Aubin, dans la première pièce, et Alexandra Cyr, dans la deuxième, livrent des interprétations magnétiques. En affamée d'émotions qui déteste son corps, Charlotte Aubin est touchante. En tétraplégique qui ne s'exprime bien souvent qu'avec les yeux, Alexandra Cyr fascine. Les deux jeunes femmes sont appuyées par de parfaits complices de scène.

Déterrer les os est présentée jusqu'au 5 mai à la salle Jean-Claude Germain du CTDA et Béa à la Petite Licorne jusqu'au 4 mai.

La citation de la semaine«C'est un processus lent, il n'est pas spontané, alors il faut prendre le temps de bien le mûrir.» - La directrice artistique du TNM, Lorraine Pintal, au sujet de la parité hommes-femmes au théâtre, dans une entrevue à Radio-Canada.

Grande visite: deux soirs de Doktor GlasIl est un collaborateur régulier de Robert Lepage et son complice incarne l'inspecteur de la série Wallander (en version suédoise et non britannique) au petit écran. Le metteur en scène Peter Bjurman et le comédien Krister Henriksson s'amènent à Montréal dans le cadre du Printemps nordique de la Place des Arts pour nous offrir Doktor Glas. Publiée il y a 100 ans, cette histoire d'un médecin tourmenté, devenue monologue à la scène, a connu un immense succès partout en Europe.

Doktor Glas est présentée au Théâtre Maisonneuve les 27 et 28 avril.

Au grand écran: François Barbeau, créateur de costumesC'est le titre du documentaire que le cinéaste Jean Beaudry a réalisé à propos du grand concepteur de costumes François Barbeau, mort il y a deux ans. Amorcé avant sa disparition, le film retrace le parcours de l'artiste qui a oeuvré dans plus de 700 productions en 60 ans de carrière. Plusieurs artisans du théâtre ont été appelés à témoigner dans ce documentaire, dont Benoît Brière, Serge Denoncourt, Louise Duceppe et Monique Miller.

Le film sera présenté à la Cinémathèque québécoise à partir du 27 avril.

Prix Gratien-Gélinas: Gabrielle Chapdelaine récompenséeLa jeune dramaturge Gabrielle Chapdelaine remporte le prix Gratien-Gélinas 2018 pour son texte Une journée. Remis par la Fondation du Centre des auteurs dramatiques (CEAD), ce 24e prix s'accompagne de la bourse Françoise-Berd, d'une valeur de 10 000 $. La compagnie théâtrale qui portera le texte à la scène recevra aussi 15 000 $. Gabrielle Chapdelaine est diplômée de l'École nationale de théâtre.

Théâtre d'été: Oleanna à SuttonRaymond Cloutier présentera Oleanna de David Mamet du 6 juillet au 4 août à Sutton. C'est dans la foulée du mouvement #moiaussi que Raymond Cloutier a décidé de reprendre ce texte qui aborde la délicate thématique du harcèlement. Le metteur en scène jouera aussi dans la pièce avec Gwendoline Côté. «Banaliser les abus, si mineurs soient-ils, n'est simplement pas acceptable. Et du même coup, justifier les dérives au nom d'une purge salutaire nous rappelle des moments sombres de l'histoire», a fait savoir M. Cloutier dans un communiqué.

Photo Sören Vilks, fournie par la Place des Arts

L'acteur Krister Henriksson dans Doktor Glas

Aussi à l'afficheLa vie utile, d'Evelyne de la Chenelière, mise en scène de Marie Brassard, à Espace Go, du 24 avril au 19 mai, et au FTA, du 28 au 31 mai.

Cold Blood, de Michèle Anne De Mey, de Jaco Van Dormael et du Collectif Kiss & Cry, à l'Usine C, du 25 au 28 avril.

Le tigre bleu de l'Euphrate, de Laurent Gaudé, mise en scène de Denis Marleau, au Quat'Sous, jusqu'au 26 mai.

Les secrets de la vérité, texte d'Olivier Morin et de Guillaume Tremblay, mise en scène d'Olivier Morin, au Théâtre Aux Écuries, jusqu'au 28 avril.

Le scriptarium, textes de Stéphane Crête et de jeunes auteurs, mise en scène de Monique Gosselin, à la salle Fred-Barry, jusqu'au 4 mai.

La Mondiola, texte et mise en scène de Julie Vincent, dans une résidence de la rue Fullum, jusqu'au 7 juin. Billets: singulierplurielmontreal@gmail.com.

Le bizarre incident du chien pendant la nuit, de Simon Stephens, mise en scène d'Hugo Bélanger, chez Duceppe, jusqu'au 19 mai.

Les Hardings, texte et mise en scène d'Alexia Bürger, au Théâtre d'Aujourd'hui, jusqu'au 5 mai.

PHOTO FOURNIE PAR LA PRODUCTION

Les Hardings