Tous les mardis, La Presse présente les actualités de la semaine dans le monde du théâtre à Montréal et au Québec. Premières, coups de coeur, spectacles en tournée et pièces à voir. La scène se passe ici et maintenant.

Sarah Berthiaume: Le parcours des objets

Après Antioche, présentée à l'automne, la dramaturge et co-metteure en scène Sarah Berthiaume (avec Sébastien David) aborde un sujet chaud dans Nyotaimori: la mondialisation et l'excès de travail dans le monde actuel.

«Je me suis intéressée au parcours des objets, ceux qui les produisent et ceux qui les consomment, dit-elle. Précisément, l'automobile et le soutien-gorge, des produits très genrés, l'un gars, l'autre fille. J'aborde la question de l'égalité hommes-femmes dans le monde du travail.»

La liberté est un autre thème de la pièce, celle qu'on nous vend ici, mais qui est illusion, et celle dont on ne peut même pas rêver ailleurs.

«Ça m'amusait de mettre côte à côte des situations différentes dans notre rapport au travail. Tous les personnages de la pièce sont aliénés et cultivent un rapport malsain au travail. On est à la solde d'un système qui extrait des travailleurs ce dont il a besoin pour faire tourner la roue.»

Nyotaimori est écrite comme un conte où le réalisme devient magique, malgré la déshumanisation ambiante. «On s'amuse vraiment avec la forme, ce n'est pas un documentaire. C'est un regard critique avec de l'humour», conclut Sarah Berthiaume.

Nyotaimori est présentée au Théâtre d'Aujourd'hui jusqu'au 3 février.

Première nord-américaine: Warda: après Bruxelles, Montréal

La plus récente pièce du dramaturge montréalais Sébastien Harrisson, Warda, a été créée à Bruxelles en 2016. La voici à Montréal sur la scène du Prospero dans une mise en scène du Belge Michael Delaunoy, qui est à Montréal pour l'occasion. Mettant en vedette Violette Chauveau, Hubert Lemire, Salim Talbi, Victoria Diamond et Mieke Verdin, Warda est décrite comme «un conte à clé, une quête initiatique, un voyage dans l'espace et le temps».

Warda est présentée au théâtre Prospero jusqu'au 3 février.

Théâtre autochtone: Là où le sang se mêle à Fred-Barry

L'art autochtone contemporain est en plein essor. Sur les cimaises, dans les oreilles et sur les planches aussi. Coauteur de Muliats, Charles Bender a traduit et mis en scène Là où le sang se mêle, pièce lauréate d'un prix du Gouverneur général, de Kevin Loring, originaire de la Première Nation Lytton, en Colombie-Britannique. La pièce touche au thème délicat des pensionnats autochtones.

Là où le sang se mêle est présentée à la salle Fred-Barry jusqu'au 3 février.

Il nous a dit...

«Ce qu'on veut, c'est donner vie à un rituel, à une cérémonie: l'enterrement d'une ancienne relation, la célébration d'une relation qui débute? Je ne vous promets pas que vous allez aimer l'expérience. Ni que vous allez tout comprendre (est-ce que c'est vraiment possible de comprendre ça?). Mais une chose est sûre, vous allez vivre de quoi. C'est notre ferme intention.» - Le dramaturge Olivier Sylvestre à propos de son texte Le désert, présenté à la salle intime du Prospero jusqu'au 3 février

À Ottawa: Contact ontarois

C'est la 37e année d'existence de Contact ontarois, le plus grand marché du spectacle de l'Ontario français, jusqu'au 20 janvier à Ottawa. Outre les prestations de musique, la programmation comprend nombre de spectacles de danse et de théâtre, dont ceux du Théâtre de la Catapulte qui présentait Noyade(s) le printemps dernier à Montréal. Les Franco-Ontariens sont aussi à l'honneur avec les compagnies de danse BoucharDanse, Corpus et la Compagnie ODD.

http://reseauontario.ca/fr/contact-ontarois

Danse: Eclectik 2018

La danse mature, vous connaissez? C'est le thème de la 11e édition d'Eclectik, événement qui rassemble des artistes de 55 ans et plus sur scène. Inspiré des performances chorégraphiques du MoonHorse Dance Theatre de Toronto, Âgés et déjantés présente Shahrzad Arshadi (artiste multidisciplinaire), Jacqueline Van de Geer (comédienne et performeuse), Yvon Dubé (comédien atikamekw), Heather Mah (chorégraphe et interprète), Janet Lumb (compositrice, musicienne), Mikio Owaki (joueur de tambour taiko), Graziella Malagoni (artiste multidisciplinaire) et Ralph Maingrette.

Au MAI (Montréal, arts interculturels), les 19 et 20 janvier.

Aussi à l'affiche

> Enfant insignifiant! de Michel Tremblay, m.e. s. de Michel Poirier, chez Duceppe jusqu'au 3 février, supp. le 28 janvier. 

Entrez, nous sommes ouverts du Bureau de l'APA, à Espace libre jusqu'au 20 janvier.

Le désert d'Olivier Sylvestre, m.e. s. de Frédéric Sasseville-Painchaud, au Prospero jusqu'au 3 février.

La meute de Catherine-Anne Toupin, m.e. s. de Marc Beaupré, à La Licorne jusqu'au 17 février.

Les fourberies de Scapin de Molière, m.e. s. de Carl Béchard, au TNM jusqu'au 10 février.

La nuit // La vigie de Véronique Pascal, m.e. s. de Jean-François Guilbault, à la Maison Théâtre du 17 au 21 janvier.