Le comédien et auteur Fabien Cloutier présente sa première mise en scène de sa propre pièce Pour réussir un poulet jusqu'au 24 mars au Périscope de Québec et dès le 28 mars à La Licorne à Montréal, tout en poursuivant la tournée de son spectacle solo partout au Québec.

LA CRITIQUE DE THÉÂTRE ?

POUR

« C'est très, très important, et je trouve qu'à un moment donné, comme public... je ne dirais pas qu'on trouve son critique, mais on finit par se rendre compte que si lui aime ça, il y a de bonnes chances que je n'aime pas ça, et inversement. Des fois, ça va dans le sens contraire aussi ! C'est important que ce soit entendu, que ce soit dit. Après ça, comme artiste, on le sait, de bonnes critiques, ça peut aider aux ventes de billets. Mais moi, j'essaie d'arriver prêt, d'être le plus fier de ce que je fais, et après ça, tu dis : advienne que pourra. »

SACRER À LA TÉLÉVISION ?

POUR

« Mais pas pour rien. Pas pour la facilité. À partir du moment où il y a des personnages ou des idées qui le justifient. L'idée est de rencontrer tout le monde et de faire parler tout le monde. À un moment donné, il faut peut-être accrocher un petit peu plus sur le fond que sur la forme. »

LES RÉTROSPECTIVES DE FIN D'ANNÉE ?

CONTRE

« Bien, on ne peut pas être entièrement contre, mais moi, je ne suis pas un grand consommateur de tout ça. Il y a beaucoup de créateurs de talent qui s'y mettent. Mais, je ne sais pas, je ne suis pas le public. Je n'ai pas vu le Bye bye cette année. La première raison, c'est que le 31 décembre, pour moi, c'est une aberration d'écouter la télé. C'est le moment d'être avec du monde que j'aime. Quand je suis allé dans des partys et que tout à coup des gens voulaient écouter le Bye bye... Ben, je ne retourne pas là ! Moi, il n'y a pas de télé ce soir-là. »

LES ÉMISSIONS DE DÉCORATION ?

POUR 

« J'en écoute ! Mais là où je questionne la téléréalité, que ce soit de la décoration, du maquillage ou des transformations extrêmes, c'est quand, par exemple, une femme ne s'aime pas et que le seul moyen qu'elle trouve pour s'en sortir, c'est d'utiliser la télé. Là, je trouve qu'il y a un problème. Quand il y a des gens qui sont démunis au point d'avoir besoin de ça. Je ne pense pas que les gens qui font ces émissions le fassent avec l'idée de profiter des démunis, je sens une sincérité à vouloir aider les gens pour vrai. Je me demande seulement à quel point il faut être démuni de solutions pour se dire : si je veux faire refaire ma bouche, il faut que je montre au Québec en entier ma yeule toute défaite. »

LES T-SHIRTS DE LOUP ?

POUR 

« Je trouve ça drôle, en fait, ces espèces de t-shirts qui ont été quétaines et qui reviennent et qui finissent par redisparaître. Quand tu vas dans une soirée de chasse et pêche, tu en vois du monde qui porte des t-shirts de chevreuil et d'orignal au premier degré. Parce qu'il est beau, point. Je les aime, moi. En fait, j'aime quasiment mieux le monde qui les porte au premier degré. »

L'ADAPTATION DE CLASSIQUES À LA TÉLÉ ET AU CINÉMA ?

POUR

« Les pays d'en haut, c'est un très bon exemple que ça peut fonctionner. J'ai parlé à bien des gens qui voyaient arriver ça de haut et qui maintenant me disent : "Je l'écoute, la série, pis j'aime ça." On a nos classiques. Il y a 300 ans, on n'en écrivait pas de théâtre, on était trop occupé à survivre. Nos classiques, ce n'est pas Shakespeare, ce n'est pas Molière, c'est Les pays d'en haut, Les Plouffe... Et si on les requestionne comme il faut et qu'on va vraiment chercher la vraie matière, je ne vois pas pourquoi on s'en priverait. Mais ça ne doit pas prendre le dessus sur la création, il faut que l'audace soit malgré tout mise de l'avant, et davantage. »