Ils jouent la comédie aux quatre coins de la province. Mais, en dehors de la scène, ils savourent les plaisirs de l'été. Chaque lundi, La Presse propose un questionnaire estival avec une personnalité du théâtre d'été. Voici le quatrième d'une série de neuf.

Pauline Martin vient de fêter ses 40 ans de carrière. En plus de bien connaître les rouages de son métier tant sur la scène qu'au petit écran, la comédienne a gagné, au fil des ans, l'amour du public et le respect de ses collègues.

Q : Vous lisez quoi présentement?

R : Je viens de terminer le très beau roman de Rachel Joyce, La lettre qui allait changer le destin d'Harold Fry arriva le mardi... C'est l'histoire d'un homme retraité qui - après avoir reçu une lettre d'une ancienne collègue et amie lui apprenant qu'elle est condamnée - décide de traverser l'Angleterre... à pied, pour l'accompagner vers la mort. C'est un livre qui rejoint tout le monde, un peu comme Ensemble, c'est tout d'Anna Galvada, car ça évoque des émotions primaires, universelles.

J'ai aussi commencé Repenser le vieillissement du Dr Nortin F. Hadler. Ce qui n'est pas vraiment une lecture d'été (rires)... L'auteur remet en question certains excès du système de santé ciblant la clientèle plus âgée. Entre autres, le rapport entre le vieillissement et l'industrie pharmaceutique; l'abus de la médicalisation des plus vieux. Il croit aussi que ces derniers vont trop souvent consulter un médecin...

Q : Une musique qui rime avec l'été?

R : Les road songs de Chris Isaak dans la voiture en destination du Maine. Ou des tounes de folk américain sur la route.

Q : Un loisir?

R : J'adore jardiner. J'ai planté deux rosiers cette année, en souvenir de ma mère qui adorait les roses...

Q : Un drink?

R : Des mojitos à l'heure de l'apéro, dans la cour avec ma fille qui habite tout près de chez moi, dans le Vieux-Longueuil.

Q : En voyage, vous ne partez jamais sans...

R 'Des livres et mon iPod.

Q : Un (beau) souvenir d'été?

R : En famille, ce sont les vacances au bord de la mer dans le Maine quand les enfants étaient jeunes. On louait des maisons à Ogunquit ou à Kennebunkport.

Un autre beau souvenir remonte à trois ans. Je suis partie trois semaines sur les routes du Québec... seule et en Mini Cooper. J'ai été voir ma soeur à Lévis, puis j'ai passé trois jours chez Nicole Leblanc dans le Bas-du-Fleuve. Ensuite, un arrêt à Matane, puis le traversier vers Godbout, et direction Havre-Saint-Pierre pour aller voir un ami, avant de redescendre vers le Saguenay, et longer la rivière jusqu'à Chicoutimi-Nord... près d'où j'ai grandi.

Q : Une terrasse en ville?

R : La terrasse du café Cherrier. J'aime y donner mes rendez-vous quand je dois faire de la promo.

Q : Une devise...

R : On passe à autre chose! (rires)

Q : Une anecdote autour du théâtre d'été?

R : Je jouais dans Les héros de mon enfance de Michel Tremblay (en 1976) au Théâtre de la Marjolaine. Pendant que le beau Denis Mercier (qui jouait le prince charmant) disait ses répliques à l'avant-scène, une spectatrice, assise à la première rangée, a sorti un linge de son sac. Elle l'a bien plié et déposé sur ses genoux... puis elle s'est fait un sandwich aux tomates devant lui! (rires)

Q : Vous êtes une habituée du théâtre en été. Vous reprenez la comédie Motel des Brumes mise en scène par André Robitaille à L'Assomption. Parlez-nous de cette pièce...

R : C'est une pièce dont je suis très fière, car elle offre une belle leçon de vie. Et elle parle à tout le monde. C'est l'histoire, touchante et exaltante, d'un couple de retraités propriétaires d'une auberge dont la fille a péri dans l'incendie d'un motel. C'est un texte très sensible et subtil de Jacques Diamant. Et il y a de la magie dans ce spectacle, avec des fantômes qui font tomber des chaises! Les spectateurs retombent en enfance.

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Motel des Brumes, jusqu'au 24 août, au Théâtre Hector-Charland à L'Assomption.