Serge Postigo mettra en scène le spectacle de clowns Post Mortem, programmé cet été au festival Juste pour rire. Le comédien et metteur en scène a commencé à travailler sur le projet il y a seulement trois semaines. La Presse s'est entretenue avec lui.

Le spectacle devait initialement être mis en scène par son auteur, Jean-Philippe Pearson (Québec-Montréal, Horloge biologique), mais le comédien, dont c'était la première expérience de mise en scène au théâtre, a de son propre aveu demandé à ce que quelqu'un d'autre prenne le relais.

«Jean-Philippe avait l'impression d'avoir mené le projet aussi loin qu'il le pouvait, a expliqué Serge Postigo à La Presse. Il voulait passer la puck à quelqu'un. Évidemment, il demeure très présent puisque c'est l'auteur. Mais à la demande de Gilbert (Rozon), j'ai revu la mise en place du spectacle et j'ai essayé de comprendre ses intentions, de préciser des choses aussi puisqu'il s'agit d'un spectacle sans paroles.»

Post Mortem fait le récit de quatre fossoyeurs qui s'apprêtent à mettre en terre le mari d'une jeune femme. Mais la belle, qui use de son charme, les mène à parcourir le monde avec le cercueil de son amoureux. Pourquoi? C'est l'une des premières questions auxquels Serge Postigo a dû répondre. «Le mari est mort en faisant l'amour avec sa femme, à la veille de leur voyage de noces. Après sa mort, elle décide de faire son voyage quand même. C'est pour ça qu'elle mène les quatre hommes en bateau. Pour arriver à ses fins.»

Les quatre hommes, qui portent tous un nez de clown, seront interprétés par Marcel Leboeuf, Sylvain Dubois, Alex Bisping et Émile Schneider. Au cours de ce long périple, chacun d'entre eux s'imaginera vivre une idylle avec la jolie veuve, qui sera jouée par Élizabeth Duperré. «Ils traversent des épreuves, mais chacun rêve de séduire cette femme, précise Serge Postigo. Et des rêves de clowns, ça peut aller loin!»

À la fin du mois d'avril dernier, le comédien Louis Fortier, qui a joué l'automne dernier dans la pièce Tubby et Notubby, a donné une formation en art clownesque aux comédiens de Post Mortem pour qu'ils assimilent les rudiments du langage de clown. Le comédien, qui vit en France, sera d'ailleurs de passage ici pendant quelques jours pour poursuivre ce travail.

«L'univers du clown me touche beaucoup, explique Serge Postigo. Il y a une naïveté, une écoute, une vulnérabilité que j'aime bien. Un des pièges, dans un spectacle pareil, c'est d'essayer de remplacer les mots par des gestes qui surlignent l'action des comédiens. C'est pour ça que la présence de Louis est importante. Mais il faut le dire, c'est un des rares spectacles de théâtre joué de A à Z par des clowns.»

Une fois arrivée à destination, la jolie veuve, qui croyait pouvoir échapper à son deuil avec son projet de voyage, devra faire face à la réalité. Il y a bien sûr un punch à ce spectacle à la fois poétique et musical, mais les confidences de Serge Postigo s'arrêtent là.

La comédie sera portée par la musique de Simon Carpentier, omniprésente. Parmi les autres collaborateurs au projet, mentionnons la présence de Denis Lafontaine, responsable des effets spéciaux. Quels effets spéciaux? «Je peux vous dire qu'il y aura une grande quantité d'eau sur scène, et pas juste à la fin» répond Serge Postigo.

Post Mortem, du 10 au 20 juillet au Théâtre Jean-Duceppe.

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L'homme derrière la souris

Serge Postigo vient de terminer son adaptation pour la scène du roman jeunesse Le royaume de la fantaisie, dont le personnage principale est une souris-reporter appelée Geronimo Stilton. Le journaliste de L'Écho du rongeur, que l'on peut aussi voir dans le dessin animé du même nom à Radio-Canada, devra cette fois sauver la reine des fées.

La comédie musicale dotée d'un budget de 1 million contient une douzaine de chansons composées par Olivier Boyer Masutti. La pièce doit prendre l'affiche au mois de décembre prochain, a confié le comédien et metteur en scène. C'est le producteur Guy Gervais qui a acquis les droits du roman l'automne dernier. Six chanteurs comédiens font partie de la distribution. «Ç'a été tout un défi, indique Serge Postigo, parce qu'il y a une trentaine de personnages dans le roman.»

L'adaptation doit maintenant être approuvée par les auteurs italiens de la série. Par la suite, le metteur en scène commencera le travail de répétition avec les interprètes.