Gare à la méprise: La déprime n'a rien d'un drame. Mais ce n'est pas non plus une pièce où l'on se tape sur les cuisses.

La quarantaine de personnages de la comédie satirique écrite il y a 30 ans par Denis Bouchard, Rémy Girard, Raymond Legault et Julie Vincent défilent à un rythme effréné dans le terminus Voyageur de Montréal sous les traits de Diane Lavallée, France Pilotte, Jeff Boudreault et Pierre-Alexandre Fortin.

Employés, clochards, drogués et amoureux à la dérive sont autant de personnages attendrissants qu'on découvre dans La déprime et dont on partage les tranches de vie, certaines plus drôles que d'autres, dans un terminus d'autobus.

L'exercice nécessite des changements de costumes et de perruques en quelques secondes et un débit tout aussi rapide. Un défi brillamment relevé par Diane Lavallée, qui fait le grand écart entre une fillette de 10 ans, une employée du terminus et une prostituée, et ce, en moins de 10 minutes.

Si la première partie va un peu vite et peut parfois paraître brouillonne du point de vue de la mise en scène, on prend plus le temps, dans le second volet de la pièce, d'apprécier et de s'attacher aux multiples personnages dont les interactions suscitent plus d'émotion.

Un clin d'oeil à la culture populaire québécoise dont on ressort avec une conscience accrue et où l'on ressent de l'empathie pour des personnages réalistes qui sont un peu ceux qu'on croise dans le métro chaque matin.

La déprime, mise en scène de Patrice Coquereau, au Pavillon de l'île, à l'île Saint-Bernard de Châteauguay jusqu'au 27 août.