Porter à la scène une oeuvre littéraire en la transformant en comédie musicale n'est pas nouveau en soi. Que cette oeuvre littéraire soit québécoise, ça, c'est nouveau: que ce soit Belles-soeurs ou Les filles de Caleb (en 2011, sur une musique de Michel Rivard), notre littérature sert désormais de source d'inspiration pour le théâtre musical: «Ça ne veut pas dire qu'un bon librettiste est un bon parolier, ni qu'un bon parolier est un bon dramaturge», tient à préciser René Richard Cyr, qui met en scène Belles-soeurs, mais qui a aussi signé les remarquables mises en scène de L'homme de la Mancha ou des Parapluies de Cherbourg dans les dernières années.

«Toutefois, quand on est capable de mettre en musique certains grands textes, on se rend compte que cela les magnifie encore, reprend celui qui reconnaît avoir coupé environ 60% du texte original de Tremblay. La chanson souligne autrement les moments forts.»

Est-ce à dire que toute oeuvre se prêterait à une «mise en musique»? «Tout est adaptable, sauf que tout ne serait pas bon, répond Cyr avec aplomb. Mais une chose est certaine - et étonnante: quand elle est réussie, la chanson parvient à soulever le poids de la tradition, le fardeau du folklore qui pèse sur une oeuvre littéraire populaire.»

Belles-soeurs, au Théâtre d'Aujourd'hui du 29 mars au 1er mai, et au Centre culturel de Joliette du 25 juin au 4 septembre.