Être game est un des thèmes abordés dans le one-man-show de Phil Roy, entre autres pour raconter la première fois qu'il a consommé de la marijuana.

«Oui, dans la vie, je suis game! J'aime avoir du plaisir et relever des défis», dit-il d'emblée en entrevue. Mais après une courte réflexion, il ajoute: «En fait, depuis une semaine, je suis un peu moins game. [...] Je n'ai jamais eu la chienne comme ça de ma vie.»

L'humoriste fait référence à sa chute du divan mécanique de l'émission Votre beau programme animée par Véronique Cloutier. Même si, de prime abord, il n'a pas cru qu'il était blessé, l'équipe de production lui a quand même demandé de se rendre à l'hôpital pour des raisons d'assurances et de prévention.

«Le médecin m'a dit que je n'avais rien et que je pouvais retourner chez moi», dit celui qui a reçu l'Olivier de la découverte de l'année en 2016.

Le lendemain matin, deux policiers ont frappé à sa porte.

«Un autre médecin avait contre-vérifié les scans et il avait vu un espace anormal entre les cervicales 4 et 5. J'avais fermé mon cellulaire, donc les médecins ne pouvaient pas me joindre. Les policiers sont venus me dire que je devais me rendre immédiatement à l'urgence. J'ai appelé ma mère et je sanglotais comme un enfant tellement j'avais peur», explique Phil Roy, qui rend d'ailleurs hommage à sa mère dans ce premier spectacle solo.

«En arrivant à l'urgence, j'ai demandé: "Là, je ne vais pas perdre l'usage de mes jambes?"»

«Le médecin m'a répondu que c'était pour ça qu'il avait envoyé des policiers chez moi, et qu'effectivement, ça se pouvait que ça arrive», raconte Phil Roy.

À quelques jours de sa première médiatique, l'humoriste de 28 ans a alors cru que ses projets d'avenir s'écroulaient. «J'ai arrêté de parler, je ne répondais plus. Je regardais le plafond au-dessus de moi et je me disais: ce n'est pas vrai que je vais voir ça toute ma vie et que je vais rester végé.»

Heureusement, il y a eu plus de peur que de mal, puisque Phil Roy n'a subi que des entorses cervicales. Après quelques jours de repos, il est remonté sur scène jeudi dernier à Laval en avouant aux spectateurs: «Je suis content d'être devant vous.»

Se présenter au public

Comme bien des humoristes, Phil Roy raconte son histoire dans ce premier one-man-show.

«Je crois que c'est un passage obligé pour un premier spectacle. Il faut que le public te découvre, tu ne peux pas tenir pour acquis que les gens te suivent depuis tes débuts», explique l'humoriste qui se tient loin de la vulgarité «parce que ce n'est pas quelque chose qui [le] fait tant rire».

Parmi les multiples anecdotes qu'il raconte, il y a la première fois qu'il a fumé de la marijuana, son premier spectacle au Vans Warped Tour, où il portait un costume de punk fabriqué par sa mère, le bonheur de manger une galette d'avoine à l'école secondaire, etc.

Plus sérieusement, il effleure également l'intimidation qu'il a subie à l'adolescence. Questionné en entrevue sur le sujet, il confie: «Tu as raison, j'ai eu une belle vie et aucun obstacle majeur. Sur ma feuille de route, j'ai une seule tache et ça vient de mon physique.» 

«Au primaire, j'étais un "king", j'étais populaire. Au secondaire, ce fut une autre game. Je n'étais plus dans la gang et j'ai trouvé ça difficile.»

«Lorsque je suis arrivé au cégep, je me suis dit qu'il n'était pas question que je revive la même chose qu'au secondaire, où j'avais sans cesse peur d'être intimidé.»

Le sensible adulescent a rodé 99 fois son premier spectacle solo, notamment pour franchir avec succès une étape importante dans sa carrière: sa première médiatique montréalaise.

Capable ou pas capable, Phil Roy?

«Capable. Je visualise ce moment depuis plus d'un an», conclut-il.

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À l'Olympia les 24 et 25 janvier et en tournée.