Autodidacte et adepte de l'écriture automatique, Yannick de Martino ne ressemble à aucun autre humoriste de sa génération. Son style décalé et son amour des silences sur scène font de lui un artiste fort «différent».

Nom: Yannick de Martino

Âge: 26 ans

Signes distinctifs: «Cheveux épais et gros nez d'Italien.»

Style d'humour: «Alternatif»

Mantra: «Le désir d'efficacité tue l'originalité.»

«Jeune, j'étais déjà comme ça. Les gens me demandaient si j'étais différent. J'étais gêné et je le suis toujours. On me trouve parfois antisocial. Je me pose trop de questions, en permanence. Par exemple, quand je fais la bise à quelqu'un, je me demande si je dois faire le bruit des bisous ou non», explique Yannick de Martino.

«J'aime écrire des choses intemporelles qui sortent de mon imagination, ajoute-t-il. Souvent, j'écris tard le soir tout ce qui me passe par la tête, sans filtre. Si quelque chose m'inspire, c'est inconscient»

Attiré par l'improvisation au cégep, il met ses études de côté à la naissance de son fils, alors qu'il a tout juste 18 ans.

«À ce moment-là, mon père était malade et je ne l'avais que très peu connu. J'ai décidé de tout reconnecter: je voulais que mon fils connaisse son grand-père et moi, mon père. Je commençais à faire de l'humour à cette époque et beaucoup de gens me disaient: "Ça ne nous étonne pas que tu aies choisi cette voie, ton papa est la personne la plus drôle que je connaisse" », lance Yannick de Martino.

Finaliste de l'édition 2010 et gagnant de l'édition 2011 du concours En route vers mon premier gala, le jeune homme décide de faire son chemin en humour sans passer par l'École nationale de l'humour.

«Je ne croyais pas du tout à ma candidature à En route... J'écrivais durant la semaine le numéro que j'allais présenter pour la prochaine émission, alors que les autres avaient leurs sketchs prêts depuis l'École. Quand j'ai gagné, je me suis dit: "Ça y est, je suis un humoriste!" Je suis fier d'être autodidacte», précise-t-il.

Un style bien à lui

Nombreux sont ceux qui associent Yannick de Martino à l'humour absurde, mais le jeune artiste voit les choses d'une tout autre manière.

«Beaucoup de gens pensent que je suis un personnage sur scène parce que je suis différent des autres humoristes. Pourtant, ce n'est pas plus le cas que pour un Louis-José Houde ou un Rachid Badouri. J'ai la même attitude sur scène que dans la vie.»

Alors comment l'humoriste se qualifierait-il? «Je joue beaucoup sur le second degré, l'imaginaire. Alors, je dirais peut-être "surréaliste", un mot qu'on utilise peu en humour au Québec. "Conceptuel" aussi, parfois», répond Yannick de Martino, pour qui l'originalité importe 100 fois plus que l'efficacité.

C'est en grande partie la raison pour laquelle il a décidé de ne pas passer par les bancs de l'École nationale de l'humour.

«Pour moi, l'humour fait entièrement partie du naturel d'une personne. Je ne connais pas les procédés humoristiques et je ne veux pas le connaître! J'entends parfois des gens dire: "Ça, c'est un renversement", dit-il. Au début, je demandais l'avis de collègues, et je me faisais souvent dire: "C'est une bonne idée, mais il n'y a pas vraiment de blague." Pourtant, les gens riaient. J'ai commencé à comprendre que je préférais proposer des idées que des blagues au public», ajoute-t-il.

À venir

Fan d'Homer Simpson et inspiré par le roman All The Little Animals de Walker Hamilton, Yannick de Martino est décidément un drôle de numéro qui ne passe pas une journée sans jouer à Tetris. Avec trois spectacles «60 minutes» au Zoofest à son actif, il a eu le temps d'accumuler assez de matériel et d'expérience scénique pour se lancer, le mois prochain, dans une nouvelle aventure: Alliance Solo, une tournée de spectacles au cours de laquelle il partagera la scène avec Pierre-Luc Pomerleau.

Chroniqueur à l'émission Cliptoman de Musique Plus, Yannick de Martino travaille actuellement à une websérie dans laquelle il mettra en scène sa vie fictive.