C'est une dynamo. Beaucoup de téléspectateurs ont pu découvrir son incroyable énergie lors de l'événement Avenir Lac-Mégantic, qui a été diffusé par les trois chaînes publiques. Loin d'être intimidée par sa première performance au Centre Bell, Mariana Mazza affirme: «Plus il y a de gens, moins je suis gênée!»

Elle n'a que 23 ans et toutes ses dents pour mordre dans le dur métier d'humoriste. Le corps parsemé de tatouages, l'attitude garçonne, un débit qui emprunte au hip-hop et une confiance en elle-même à tout casser. Elle pourrait réussir comme gourou de la motivation, si elle le voulait.

Pourquoi l'humour? «Parce que la scène est le seul endroit où on ne peut pas me dire de fermer ma gueule.»

En effet, pendant une heure d'entrevue, elle sera étourdissante, pleine d'anecdotes et d'affirmations, pas une seule seconde dans le doute de sa vocation. L'échec pour elle n'existe pas, sauf si on ne retient rien d'une épreuve. C'est ainsi qu'elle a transformé une grosse gaffe - conduire en état d'ébriété - en numéro d'humour.

«J'aime dire que je n'ai pas perdu mon permis de conduire parce que je ne sais pas conduire, mais parce que je ne sais pas boire!»

Elle est convaincue qu'il faut vivre à fond, comme si on allait mourir demain. Peut-être parce qu'elle a perdu son père biologique à 15 ans. Peut-être parce qu'elle a grandi à Montréal-Nord en voyant des choses très dures. Peut-être parce que sa mère, qu'elle adore, est complètement folle, comme elle le dit. Toujours est-il qu'elle est parfaitement consciente de la jungle dans laquelle elle plonge, et qu'elle ne fait certainement pas partie du bas de la chaîne alimentaire.

«Tout arrive vite, dit-elle. Nous sommes tous devenus du fast-food. Reste à savoir qui est le meilleur Big Mac. C'est facile d'être drôle, le plus important est d'être intéressant.»

Le principal problème des filles en humour, selon elle, est qu'on parle trop du problème, «et plus on en parle, plus on entre le doigt dans la plaie», dit-elle. En vérité, la jeune humoriste se sent davantage faire partie d'un renouveau, voire d'un baby-boom de l'humour québécois.

C'est en travaillant pendant un été au festival Juste pour rire qu'elle a attrapé le virus. Elle dit avoir ensuite consommé de l'humour comme une cocaïnomane, avec une préférence pour le stand-up américain: George Carlin, Louis CK, Wanda Sykes et, au Québec, Mike Ward et P-A Méthot. Elle s'est lancée rapidement dans les performances de bars, le Couscous Comedy Show en tête.

Elle a été finaliste de l'émission En route vers mon premier gala, dont la gagnante, Virginie Fortin, est une amie avec qui elle présentera un spectacle, Mazza-Fortin, en avril.

«Virginie est un modèle pour moi, dit-elle à propos de sa collègue. Elle est tellement drôle, et je suis son meilleur public.»

Mariana Mazza fait présentement la première partie du spectacle de Peter McLeod. À Noël, elle s'envolera vers Paris pour faire la première partie de Messmer à L'Olympia. Elle se croise aussi les doigts en espérant participer à un gala Juste pour rire ou à l'émission Les cinq prochains.

De notre côté, peu importe les réponses, nous croyons qu'elle fait assurément partie des prochains, qu'ils soient cinq ou mille.

Son top 5 de 2013

> Plus gros que nature, le spectacle de P-A Méthot

Un spectacle chaleureux, facile à écouter, pour tous les âges. C'est, d'après moi, un des meilleurs raconteurs du Québec. On n'a pas fini d'entendre parler de lui.

> Le Zoofest

Une des meilleures tribunes pour la relève, qui devient de plus en plus populaire avec les années. Le bébé de Juste pour rire, qui bientôt va être grand et n'aura plus besoin de se faire appeler le bébé, mais le festival Zoofest.

> Le hip-hop québécois

Le hip-hop fait au Québec se renouvelle de plus en plus et devient vraiment accessible. Je suggère Montréal$ud de Dead Obies, incroyablement bon, Rue des Saules de Koriass, et Dreak de Maybe Watson, qui est comme un trip d'acide légal, l'André Sauvé du hip-hop!

> Le film Prisonners de Denis Villeneuve

J'ai capoté! Un des seuls films dont je n'ai jamais vu venir la fin!

> L'auteure-compositrice-interprète Sally Folk

Un style très vintage, un mélange de tous les genres. Aussi touchant qu'envoûtant. Une belle découverte, c'est léger, tu ne te lasses pas. C'est vraiment beau.