Le deuxième one man show d'André Sauvé continue de polir l'image de ce sympathique névrosé. Un spectacle intense, fidèle à son personnage.

Plus serein, André Sauvé? Pas sur scène en tout cas. L'humoriste frisé partage avec nous pendant près de deux heures toutes ses petites névroses et toutes les petites angoisses existentielles qui l'assaillent quotidiennement. Une performance intense qui n'a rien d'apaisant.

Son nouveau spectacle, Être, est une visite guidée dans les méandres de son cerveau en quête perpétuelle de sens. André Sauvé commence son spectacle avec une intro assez rigolote sur ses vacances ratées au bord de la mer, où même le bruit des vagues finit par le rendre dingue.

Que voulez-vous. Sa conscience d'être lui joue des tours et son insatiable désir de profiter du moment présent lui pourrit la vie.

«Les vaches n'ont pas conscience d'être des vaches. Elles n'ont pas conscience de brouter. J'aimerais être un peu comme ça, nous dit André Sauvé. Sauf que moi, être une vache, je me dirais tout le temps : paître ou ne pas paître?» L'humoriste joue sur les mots, décortique ses pensées et nous mène dans son manège avec succès.

Dans un autre segment, André Sauvé nous guide dans la construction d'une petite cabane d'oiseau. Un projet de bricolage interminable intercalé de digressions absurdes sur une amie qui n'a pas d'odorat en relation avec un Cri sourd et muet. «Une relation qui n'avait aucun sens» conclut-il.

Ses fameuses listes rappellent ses délirantes chroniques aux côtés de Marc Labrèche dans 3600 secondes d'extase. Il recycle d'ailleurs quelques blagues tirées de ces sketches viraux. Mais il sait mettre son doigt sur nos petites manies quotidiennes, comme celle de s'arrêter à un chiffre rond quand on fait le plein de notre voiture...

Au moment de partir, heure de tombée oblige, André Sauvé faisait un numéro sur son désir de mieux se connaître et sur l'attente interminable à laquelle on est soumis quotidiennement.

Cinq ans après son premier one man show, André Sauvé continue de nous divertir avec ses angoisses et ses circonvolutions. Si sa quête demeure anecdotique, elle finit tout de même par nous toucher parce qu'on se reconnaît tous un peu dans ses délires et dans ce désir d'être bien. Tout simplement.

Au Théâtre Maisonneuve jusqu'au 20 juillet.