Il est le quatrième humoriste québécois francophone à se produire au Centre Bell, après Louis-José Houde, Jean-Michel Anctil et Martin Matte. Passionné de hockey, Philippe Bond récolte aujourd'hui ce qu'il a semé depuis 10 ans. Et cerise sur le gâteau, après Price is Right, il animera, l'automne prochain, une émission très attendue sur V, Allume-moi.

Demain ne meurt jamais pour Philippe Bond. Vivant à 100 à l'heure, il se lève, depuis près de trois ans, tous les jours de la semaine à 3 h 30 du matin, prend son auto et quitte les Laurentides pour aller faire son émission à NRJ. «Il y a des bouchons à 5 h du matin, je n'en reviens pas», dit-il.

Il court, il court, mais, comme James, il lui arrive de se blesser. Une inattention et hop! 12 points de suture à la main gauche dimanche dernier. Du coup, Philippe Bond a regardé Tout le monde en parle de la salle d'attente de l'hôpital de Saint-Jérôme... Dangereusement vôtre!

Des coups, il faut dire qu'il en a pris. Deux incidents marquent son menton et son sourcil droit. Mais rien ne l'arrête. Surtout depuis qu'il est bien encadré. Sa carrière a pris un virage majeur en 2009. Son agent de l'époque, François Simard, l'avait présenté à Jacques Aubé, vice-président du Groupe Spectacles Gillett, devenu evenko.

«Ça s'est fait très naturellement, dit l'humoriste. Mais pour moi, qui commençais à peine dans ce métier, arriver au Centre Bell avec toutes les affiches du Canadien et croiser Geoff Molson ou Bob Gainey, c'était très impressionnant.»

À l'époque, l'homme au sourire d'or intéressait déjà bien du monde. «Phaneuf m'avait offert de me produire, Juste pour rire était aussi intéressé, mais quand j'ai mis les pieds chez evenko et que j'ai vu l'ampleur de la machine et le budget derrière, je me suis dit qu'il valait mieux être leur premier artiste plutôt que troisième ou quatrième derrière les Louis-José ou à Juste pour rire, derrière Laurent Paquin et Stéphane Rousseau.»

Il a lancé son premier spectacle en septembre 2010. Quelque 140 000 billets et 225 représentations plus tard, il est prêt, rien que pour vos yeux, pour le Centre Bell.

«Je m'étais dit que pour un premier spectacle, j'aimais mieux faire 15-20 fois le Théâtre St-Denis que 1 fois le Centre Bell sans être capable de le remplir. Mais quand j'ai vu que les billets se vendaient à une vitesse folle et qu'on avait atteint 15 spectacles au St-Denis, Jacques Aubé m'a donné le choix de refaire 15 fois le St-Denis ou de mettre le paquet et de faire le Centre Bell. J'ai dit go!»

«On se paie un peu un party pour ce spectacle, ajoute Jacques Aubé. On a monté quelque chose d'intéressant. Le show sera unique.»

Allume-moi

Après le Centre Bell, c'est la nouvelle téléréalité Allume-moi qui va occuper Philippe Bond, qui tourne ces jours-ci les 10 émissions de 60 minutes dans les studios Mel's, là où il enregistrait Price is Right. Allume-moi sera diffusé l'automne prochain sur V.

«C'est assez intense, dit-il. Ça va être le plus grand show de dating qui soit. Je suis allé voir le spectacle à Londres. C'était énorme, mais notre décor et notre studio sont encore plus gros.»

L'humoriste dit que l'émission est autant pour les gars que pour les filles. «Sur scène, il y a 30 superbes «demoiselles» et 3-4 gars différents à chaque émission. Ils essayent de séduire les filles et doivent vendre leur salade en quelques minutes. On va les voir en vidéo faire leur performance, mais aussi dans leur vie de tous les jours. Pour une fois, c'est les gars qui font le show et les filles qui décident! Ça va être très humoristique.»

Les filles choisies ne sont pas des mannequins. «Ça pourrait être nos voisines ou la fille d'à côté, dit-il. Elles ont de 21 à 35 ans. Et on a trouvé de bons gars, des architectes, avocats, comptables, des gars qui ont des carrières et des choses à dire. On sort un peu des gars de bars. On ne verra pas des gars et des filles dans des spas qui alignent des «si j'aurais...» toutes les cinq minutes!»

La diffusion d'Allume-moi coïncidera avec la fin de la tournée de l'humoriste, en octobre. Ensuite, Philippe Bond s'arrêtera un an, avant de repartir en rodage en 2014. Il a déjà des idées pour son deuxième spectacle.

«J'ai beaucoup d'anecdotes, comme mes premiers emplois dans la restauration, dans la construction. J'ai fait des centaines de jobs avant d'atterrir en humour. Et je vais parler de choses qui me tapent royalement sur les nerfs, comme le trafic, les parents qui hurlent dans les arénas de hockey et les gens qui parlent pendant un film au cinéma. J'ai déjà 150 dates réservées pour ce deuxième show. Il faut que je me mette à l'écriture au plus sacrant!»

Il devra d'ailleurs prendre une pause de la radio l'an prochain pour se plonger dans l'écriture et souffler un peu. «J'ai tellement travaillé fort à faire des bars pendant huit ans. Alors aujourd'hui, je prends tout ce qui passe», dit-il.

Pour garder la forme, Philippe Bond, 33 ans, joue chaque semaine au hockey, préserve son cocon familial et garde les pieds sur terre. «Le hockey me fait décrocher complètement, dit-il. Et puis, mes parents sont très proches de moi. Je ne pourrais pas m'enfler la tête! Mon père serait le premier à me donner une claque derrière la tête, justement!»

Bio éclair

1979: Naissance le 28 juin

2002: Diplômé de l'ENH, fait ses débuts à Radio Énergie Hull

2007: Participe au gala de Lise Dion et commence à faire les premières parties du spectacle Suivre la parade de Louis-José Houde.

2008: Participe au gala de Rachid Badouri.

2009: Participe au gala de Normand Brathwaite.

2010: Présente son premier spectacle solo.

2011: Anime Price is Right sur V.

2012: Reçoit l'Olivier de l'humoriste de l'année.

2013: Est le quatrième humoriste francophone québécois à faire le Centre Bell.

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Une passion de longue date pour le hockey

Q: Pourquoi cette passion pour le hockey?


R: J'y joue depuis que j'ai 4 ans. J'ai joué dans des équipes compétitives.

Q: Ton père a joué au hockey?

R: Mon père Robert a été le plus jeune à jouer dans la LHJMQ. À 16 ans, il jouait pour les Saints de Laval.

Q: Joues-tu régulièrement?

R: Une ou deux fois par semaine à Saint-Janvier, avec mon frère et des amis. Les Noirs contre les Blancs. Jamais la même équipe pour éviter les tiraillages!

Q: Quelle est ta position?

R: J'ai toujours été défenseur. Dans le junior AAA, je pesais 150 livres et je jouais contre des gars de 195 livres. J'avais du chien!

Q: Quels joueurs de la LNH t'ont inspiré pour ton jeu?

R: Paul Coffey, Chris Chelios. J'aimais beaucoup les défenseurs offensifs.

Q: T'es-tu déjà blessé?

R: Jamais. Bagarré quelques fois. J'ai quelques fausses dents. Et quelques cicatrices.

Q: As-tu gagné des trophées?

R: Un seul! Et c'est pathétique! J'ai gagné un tournoi à Saint-Tite. Trois équipes étaient inscrites et une n'est pas venue à cause d'une tempête de neige! J'étais content d'enlever ce trophée et de le remplacer par celui des Olivier!

Q: As-tu toujours été un fan du Canadien?

R: Oui. Mon père m'emmenait au Forum quand j'étais tout petit. Canadien-Boston, du temps des Big Bad Bruins, avec les bagarres, Cam Neely, Ulf Samuelsson...

Q: Vas-tu souvent au Centre Bell?

R: J'ai la chance d'avoir evenko comme producteur! Les jours de match, je passe dans le bureau de Jacques Aubé et l'air de rien, je dis: «Ouais, ça va être bon, le match, ce soir!», et là Jacques me dit: «C'est bon, prends-toi une paire!»

Q: Qui sont tes joueurs du Canadien préférés aujourd'hui?

R: J'aime beaucoup les jeunes, Brendan Gallagher et Alex Galchenyuk, qui ont amené un vent de fraîcheur dans l'équipe.

Q: Et dans l'histoire du Canadien?

R: Des défenseurs comme Petr Svoboda ou Chris Chelios.

Q: Vingt ans après, le Canadien va-t-il gagner la Coupe cette année?

R: On l'espère! S'il fallait que je fasse le Centre Bell et que le Canadien la gagne, ils sont tellement superstitieux qu'ils vont me demander de faire le Centre Bell chaque année!

Q: Souhaites-tu le retour des Nordiques à Québec?

R: Tellement! La bonne vieille rivalité! Mais s'ils reviennent et qu'ils sont meilleurs que le Canadien, ça sera la zizanie à Montréal!