Arturo Brachetti en tournée dans 14 villes du Québec, c'est le cadeau que Juste pour rire s'offre - et nous offre - pour les 30 ans du festival, l'été prochain. Discussion avec le plus grand transformiste du monde qui, après sa virée dans la province, s'apprête à conquérir New York!

«J'ai très hâte de visiter le Québec, de voir les gens et les paysages naturels», dit Arturo Brachetti, qui nous parle depuis Turin, sa ville natale en Italie. L'histoire d'amour de cet artiste avec le Québec, qui dure depuis plus de dix ans, a des racines profondes, mais elles sont surtout montréalaises.

La version remaniée de son dernier spectacle, Arturo Brachetti fait son cinéma, permet de le transporter dans tous les théâtres du monde, des plus petits aux plus grands, simplement parce qu'il a appris de ses erreurs: l'aspect technique et l'équipement ont été allégés. C'est ce qui permettra à Arturo Brachetti de voyager dans toute la province, en août et en septembre 2012.

Arturo Brachetti a présenté des milliers de fois ce nouveau spectacle, acclamé, qui est un hommage au cinéma. Il est fin prêt pour la Grosse Pomme, car jouer à New York a toujours été son rêve. Non, il ne se doutait pas, il y a plus de dix ans, lorsqu'il a été recruté par Juste pour rire, qu'il allait devenir le maître mondial de la métamorphose, mais il en est évidemment très heureux.

«J'étais une vedette nationale en Italie, mais les Italiens pensaient que d'autres faisaient la même chose que moi, en mieux, à Las Vegas! J'étais dans une situation frustrante. Avec Juste pour rire, j'ai gagné un Molière, j'ai été en nomination aux Olivier à Londres, ça m'a fait connaître dans le monde.»

Conquérir New York

Et le rêve américain est maintenant quelque chose de tangible. Arturo Brachetti sera à New York en octobre 2012. Pour Gilbert Rozon, pas de doute: «Nous y allons dans l'esprit de conquérir. Nous avons travaillé fort à mettre au point un show qui n'a pas de temps morts, qui a ses racines européennes et une signature québécoise. Dans les grandes villes, tu dois être efficace et redoutable, une vraie machine de guerre, et on se sent assez d'aplomb.» D'autant plus, raconte Gilbert Rozon, qu'il a reçu l'accueil inattendu et enthousiaste... de Woody Allen, qui a vu le spectacle alors qu'il était en tournage à Paris. «Il a sincèrement capoté, il a même offert de coproduire le show!»

Normal, vu le talent de Brachetti et la thématique. L'artiste couvre un siècle de cinéma en un spectacle d'une heure et demie réglé au quart de tour, mis en scène par Serge Denoncourt, partenaire de longue date. «Les dix premières minutes sont une mitraillette de transformations, et les gens se demandent ce qui peut bien arriver après, explique Brachetti. Ça se déroule ensuite sur un plan touchant et poétique.»

La galerie de personnages énumérés par Arturo Brachetti au téléphone est impressionnante - et on n'a encore rien vu! Mais la prouesse technique n'est pas le seul objectif d'Arturo Brachetti, et c'est ce qui explique pourquoi il dure toujours, à son avis. «On commence à me copier, mais je n'ai pas seulement le hardware, j'ai aussi le software. Je ne fais pas des numéros de cirque, sinon on a compris au bout de dix minutes. C'est très stérile, même si la surprise est forte. Pendant des années, j'ai fait des efforts pour trouver un patrimoine de répertoires plus profonds. C'est le sens de la dramaturgie qui prime; la transformation vient ensuite.»

Les billets pour la tournée québécoise du spectacle Arturo Brachetti fait son cinéma, qui se déroulera du 5 juillet au 29 septembre, seront en vente dès le 19 novembre. Infos: brachettiquebec.com