Dans son Histoire de l'humour au Québec (VLB éditeur, 2004), Robert Aird estime «qu'on peut parler de professionnalisation du comique «dans la première partie du XXe siècle, qui a connu l'âge d'or du burlesque. Et qu'est-ce que le burlesque, dont les racines sont profondément américaines? Une sorte de spectacle de variétés qui mêlait chant, danse, musique, sketch, danse, cirque, et même des matchs de boxe et de lutte, selon la description donnée par Chantal Hébert dans son essai Le burlesque au Québec (Hurtubise HMH, 1981). Ce qui distinguait le burlesque du vaudeville était sa fameuse «ligne de filles» entre les numéros...

C'est dans ce sympathique fouillis qu'ont germé les premiers talents comiques québécois. Et encore, ce n'est que dans les années 1920 qu'ils ont pu travailler en français. Mais nous étions encore très loin du métier officiel de stand-up comique tel qu'on le connaît aujourd'hui. Avant Yvon Deschamps, les comiques ont longtemps dû partager la scène avant de pouvoir faire carrière solo. Voici les grands noms de ces différentes époques:

 

L'ÉPOQUE DU BURLESQUE (1930-40)

Olivier Guimond père, Arthur Pétrie, Juliette Pétrie, Jean Grimaldi, Rose Ouellette (La Poune), Gilles Latulippe, Les Jérolas. Gratien Gélinas et ses Fridolinades se démarquait avec sa revue de l'actualité.

L'ÉPOQUE DES CABARETS (1950)

Jacques Normand, Claude Blanchard, Roméo Pérusse, Gilles Latulippe, Doris Lussier (Le père Gédéon), Les Jérolas, Ti-Gus et Ti-Mousse, Gilles Pellerin, Jean Rafa, Normand Hudon, Guilda, Dominique Michel, Denise Filiatrault. ET quelques raconteurs d'histoires comme Lucien Boyer, Roméo Pérusse et Gil Tibo.

LA RÉVOLUTION TRANQUILLE (1960-70)

Yvon Deschamps, Clémence Desrochers, Sol, Les cyniques, Jean Lapointe, Pierre Labelle, Jean-Guy Moreau.