En interview, François Massicotte comparait son nouveau spectacle à un repas au St-Hubert: sans surprise. On sait à quoi s'attendre, et on l'obtient.

C'est vrai, et la foule ne semblait pas s'en plaindre mardi à la première médiatique de Massicotte No. 5 à la salle André-Mathieu de Laval. Pour prolonger l'analogie, on pourrait qualifier la soirée d'agréable et sympathique, mais un peu prévisible et sans grand éclat.

Le ton est très convivial. On n'a pas l'impression que Massicotte répète des numéros déjà écrits. Dès le début, il converse avec la foule sur des sujets rassembleurs, comme le Canadien ou Star Académie. La distance avec le public se rétrécit efficacement avant que ne commencent les premiers véritables gags.

Les sujets abordés ratissent large: la mode écolo, le manque de respect pour les policiers, la subjectivité du bonheur ou la crise économique et les médecins qui y échappent. «Comment veux-tu couper quelqu'un que t'es jamais capable de rencontrer?» ironise-t-il.

Il n'y a pas vraiment d'idée sous-jacente qui unit les blagues, inégales et parfois faciles. S'il faut trouver un fil conducteur, ce serait celui de l'observation comique du quotidien et de ses sources d'irritation. On saute d'un thème à l'autre, mais c'est loin d'être désagréable. Les changements de sujets restent malgré tout assez fluides. Parfois, on éteint les lumières quelques secondes pour marquer le passage à un nouveau tableau. Tout cela donne un rythme nerveux au spectacle. C'est une de ses principales qualités.

Hormis les changements de tableaux, la mise en scène (signée Guy Jodoin) est assez sobre. Un sofa et quelques luminaires et rideaux nous transportent dans le salon de l'humoriste. L'écran est utilisé avec modération. Pendant les 10 ou 15 premières minutes, il affiche un ciel bleu et des nuages - comme le vieux fond d'écran de Windows. On comprendra son utilité un peu plus tard.

Pour son cinquième one man show, Massicotte joue peu de personnages. Seul un numéro déroge à la routine du stand-up, celui où un étau, une pomme de terre et quelques autres outils matérialisent son cauchemar d'artiste où il anime une mauvaise infopub sur les ondes de TQS. D'ailleurs, les deux présentateurs du spectacle, TQS et Sponge Towels, sont intégrés dans les gags.

Peu importe. L'ultime critère d'un spectacle d'humour, c'est de savoir si le public rit. Et des rires, il y en avait pour la première de Massicotte No. 5. Des rires bien réels, contrairement à ceux en canne de 450, Chemin du Golf.

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Massicotte No. 5 en tournée. Jusqu'au 13 mars à la salle André-Mathieu de Laval, et en supplémentaire le 12 novembre. Les 19 et 20 mars à l'Étoile du Quartier DIX30 de Brossard, et en supplémentaire le 22 octobre. Plusieurs autres dates pour le reste du Québec.