Juan Belmonte, dont la vie emprunte à celle de l'auteur, est un ancien proche du président Allende, mort dans le coup d'État sanglant du 11 septembre 1973 qui a installé le général Augusto Pinochet à la tête du Chili jusqu'en 1990.

Ayant reçu une formation militaire en Union soviétique, il devient guérillero avant d'accrocher son fusil. Mais son passé le rattrape. D'anciens Soviétiques sont devenus des sbires de Vladimir Poutine qui a choisi de réhabiliter des cosaques qui avaient combattu dans les rangs nazis.

Tout ce beau monde et bien d'autres se retrouvent à Santiago, qui pour libérer, qui pour assassiner Miguel Krassnoff, ancien tortionnaire de Pinochet, mais aussi fils d'un des leaders cosaques nazis. L'ex-sniper Belmonte se retrouve au beau milieu des deux camps.

Sepúlveda tricote habilement une intrigue qui entremêle le Chili d'aujourd'hui, la dictature de Pinochet et des éléments méconnus de la Seconde Guerre mondiale et de la conférence de Yalta.

Le cynisme des protagonistes, les coups fourrés, mais aussi des rappels des séances de torture dont l'auteur et sa compagne ont été victimes émaillent ce roman très noir, mais aussi quelques pages plus lumineuses d'où jaillit un soupçon d'espoir.

En prime, Sepúlveda nous offre un formidable coup de théâtre final qui mêle le clin d'oeil et la vérité historique.

* * * 1/2

La fin de l'histoire, Luis Sepúlveda, Métailié noir, 198 pages.