Avec un titre comme Le faussaire, l'espionne et le faiseur de bombes, on pourrait s'attendre à ce qu'ils forment un trio pour le mauvais coup du siècle. Eh bien non.

Ça ne nous a pas empêchés de mordre dans ces 285 pages de prose limpide où trois destinées se construisent à l'aube de la Deuxième Guerre mondiale: le physicien Félix Bloch, la chanteuse Laura d'Oriano et le peintre Émile Gilliéron junior.

Certains férus d'histoire les connaissent peut-être déjà: le premier a participé à l'invention de la bombe atomique au Nouveau-Mexique, la deuxième espionnait pour la France et le dernier restaurait plus ou moins rigoureusement des ruines grecques. Voilà, vous connaissez la fin.

C'est toutefois dans l'évolution, dans la friction des désirs que l'auteur franco-suisse Alex Capus garde son lecteur en haleine: comment ces jeunes pleins d'idéaux vont-ils cadrer avec le titre du roman? Comment ces exilés attachants vont-ils bifurquer du droit chemin?

Ce fin cocktail d'histoire et de fiction est d'autant plus intrigant puisqu'il coule tranquillement, presque en marge d'une époque bouillonnante. Un 3 pour 1 qui vaut le détour pour ceux qui sont en mal d'aventure.

* * * 1/2

Le faussaire, l'espionne et le faiseur de bombes. Alex Capus. Actes Sud, 285 pages.