Les médias français ont généralement souligné avec enthousiasme la sortie de Chéri-Chéri. Enthousiasme que hélas nous ne partageons pas, bien que fan finie de Djian.

Oh, c'est vrai, le moindre de ses romans contient plus de bonheurs d'expression, de rythme singulier et de tournures séduisantes que bien des livres. N'empêche. Cette fois, avec cette histoire d'un homme écrivain le jour (Denis) qui devient femme chanteuse la nuit (Denise) tout en gérant les humeurs d'un beau-père mafieux, Djian n'est pas tout à fait à la hauteur de son talent.

Lui qui soutient que tout est affaire de style, il a cette fois préféré le personnage d'écrivain au style d'écriture. Du coup, lui qui est capable de nous faire accepter le troublant et l'inavouable par le seul pouvoir de sa plume, lui qui nous plonge dans le rocambolesque et la perversité propres à l'être humain grâce à ce don d'écrire à même le bas-ventre, nous propose cette fois... une bonne histoire.

Une histoire avec des airs de redites dont on a l'impression que Djian y a glissé tous ses trucs - et ça sent justement la recette... Les fans s'amuseront de ces clins d'oeil autoréférentiels. Les autres devraient plutôt lire son roman « Oh... », paru en 2012.