On a beau faire, le seul qualificatif qui nous reste en tête pour ce quatrième roman de la Québécoise Émilie Andrewes est l'expression «sweet fucké»!

Toujours avec son humour et son style particuliers, Andrewes raconte ici l'histoire d'une jeune romancière traumatisée par les morts violentes de son frère et de sa tante, qui se retire dans Lanaudière, y devient contrebandière de cigarettes, fait de la détention (dans un passage très Unité 9 mais qui aurait «sniffé» de la colle!), se fait frapper par un autobus le jour de sa libération, devient amnésique, part en Grèce retrouver un grand amour mal conclu, assiste là-bas à un spectacle d'Aerosmith (autre passage surréaliste), revient à Montréal pour apprendre que son premier roman connait une gloire tardive... A-t-on mentionné qu'il y est aussi question de répulsion pour Marguerite Duras?

Bref, Émilie Andrewes n'a pas pris le chemin le plus fréquenté pour parler des traumatismes d'une vie, de mésestime de soi, de littérature identitaire...

Hélas, un chemin trop tortueux, c'est parfois aussi fastidieux qu'un chemin trop emprunté, et l'intérêt finit par s'émousser à suivre les méandres de cette Conspiration.

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Conspiration autour d'une chanson d'amour. Émilie Andrewes. XYZ éditeurs. 144 pages.