Le jury du Médicis a causé la surprise en couronnant ce surprenant roman d'Emmanuelle Pireyre, qu'on qualifie de «roman-collage».

L'écrivain, qui oeuvre aussi dans le domaine de la performance vidéo, y mêle différentes formes d'écriture (texto, fan fiction, courriel, rap, clavardage, etc.), ainsi que les discours eux-mêmes, souvent bourrés de clichés, ne serait-ce que pour les détourner.

Non sans humour, le tourisme, l'amour, les adolescents, l'argent, par exemple, passent dans son tordeur à fictions, par de courts récits où les personnages sont chaque fois annoncés, dans un mélange d'érudition et de culture populaire.

Pireyre fait la démonstration de la complexité de notre monde, à quel point nous y sommes prisonniers, mais refuse le pessimisme et continue sa «collection de baisers»... Car, quelle est donc cette «féerie générale»?

Elle est toute contenue dans le rêve, cette forme de résistance à laquelle personne ne peut résister. Comme le dit un personnage à propos de tout ce qui nous écrase: «Alors, rêvez plus fort, encore plus fort, faites un rêve dense et bouleversant qui transforme le réel.»

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Féerie générale. Emmanuelle Pireyre. L'Olivier, 248 pages.