Alea jacta est! Le premier album du petit Gaulois sans Uderzo, Astérix chez les Pictes, dont la couverture fleurant bon l'Écosse a été dévoilée mercredi, sortira le 24 octobre dans 15 pays et en 23 langues, avec deux nouveaux auteurs dopés à la potion magique.

Attendu impatiemment par les fans, ce 35e album des aventures du plus célèbre des Gaulois, avec Jean-Yves Ferri au scénario et Didier Conrad au dessin, bénéficiera d'un premier tirage de 2 millions d'exemplaires en France et de 5 millions au total.

«Avec ça, nous devrions tenir 15 jours!», plaisante lors d'un point de presse Isabelle Magnac, gérante des Éditions Albert René (Hachette), heureux éditeur d'Astérix, la BD la plus vendue et la plus traduite au monde (111 langues et dialectes). Quelque 352 millions d'albums ont été vendus à ce jour dont 130 millions en France.

Après 12 films, dont 8 d'animation, la sortie d'un 9e est prévue début 2015.

Parmi les 23 traductions de cet album, se retrouveront le gaélique et le scots. Car les Pictes, qu'on se le dise, sont des peuples de l'ancienne Écosse. Le nom donné par les Romains à ces redoutables guerriers aux multiples clans signifie «les hommes peints».

À 85 ans Albert Uderzo, le père du petit Gaulois (avec René Goscinny disparu en 1977) a aujourd'hui rangé ses crayons mais il a supervisé de près l'album et participé à la couverture, signée «Conrad» et «Uderzo». On y voit Obélix, l'amateur de sangliers, pratiquer le lancer de tronc d'arbre, sport favori des Pictes, tandis qu'Astérix fait un clin d'oeil au lecteur. Des villageois en kilt les regardent en riant sur fond de paysage champêtre. Deux macareux rieurs traversent le ciel.

Côté contenu de l'album, «cela se passe en Écosse et la forme est forcément un conte celtique», explique Jean-Yves Ferri. Il n'en dira pas plus et la curiosité des fans restera «pictée»... Mais «il y aura des Romains, des bagarres épiques avec des «Bonk!» et des «Plaf!» et plein de gags».

Gaulois tendance kilt

Les lecteurs découvriront aussi le village des irréductibles Gaulois sous la neige, un Picte tatoué, clin d'oeil à l'Indien «Oumpah-Pah» créé par le tandem Goscinny-Uderzo et rebaptisé Mac Oloch, une histoire d'amour, des femmes en plus grand nombre, un motif de tartan atypique rappelant le drapeau de Formule 1 (une idée d'Uderzo), du whisky et des Gaulois en kilts.

«On a fait le bon choix, Jean-Yves Ferri et Didier Conrad étaient faits pour Astérix», assure Albert Uderzo.

Les deux nouveaux auteurs, nés en 1959 comme Astérix le Gaulois, ont travaillé «avec passion mais aussi beaucoup de pression», avouent-ils, pour boucler cette aventure après la défection d'un premier dessinateur.

«Le trait d'Uderzo est difficile, le dessin est très inspiré, très complexe, et Albert m'a guidé. Cela m'arrivait d'être désespéré mais il a su me dire juste ce qu'il fallait pour avancer: «tel détail, ça ne va pas» ou «c'est pas mal»», sourit Didier Conrad, soulagé d'avoir relevé le défi après beaucoup de cafés et de nuits sans sommeil!

«Avec Astérix, souligne Ferri, il faut conserver les repères chers aux lecteurs et renouveler les histoires... Cet album reste assez intemporel, c'est plutôt une ambiance, mais si j'en fais un autre, ce que j'espère, ce sera dans le village d'Armorique avec des thèmes contemporains».