Les héritiers de la romancière américaine Harper Lee ont saisi la justice pour bloquer une adaptation théâtrale, qu'ils jugent trop libre, de son roman phare Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur par le scénariste à succès Aaron Sorkin (The Social Network, Le grand jeu).

Le producteur Scott Rudin s'était entendu en 2015 avec Harper Lee, décédée en février 2016 à 89 ans, pour adapter à Broadway l'un des plus célèbres ouvrages de la littérature américaine.

Publié en 1960, le livre a été vendu à plus de 40 millions d'exemplaires, traduit en plus de 40 langues et s'écoule encore à environ un million de copies par an, selon le document de l'assignation déposée mardi devant un tribunal fédéral de l'Alabama et consulté jeudi par l'AFP.

Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur a déjà été adapté au cinéma en 1962, avec trois Oscars à la clef, mais aussi au théâtre, par Christopher Sergel, en 1970.

Inquiétés par des interviews d'Aaron Sorkin, chargé d'écrire le scénario de cette nouvelle adaptation, les héritiers de la romancière ont fait part de leurs inquiétudes au producteur.

Après avoir consulté une première version de la pièce, ils ont notamment exprimé leur préoccupation quant à ce qu'ils considéraient comme une réécriture du personnage principal Atticus Finch.

Lauréat d'un Oscar pour The Social Network (2011), Aaron Sorkin a également reçu plusieurs Golden Globes et Emmy Awards, notamment pour son travail sur le script du film de Danny Boyle Steve Jobs (2015) ainsi que sur la série télévisée The West Wing.

M. Rudin a tenté de rassurer les héritiers, selon le document de l'assignation, assurant que la production n'entendait procéder à aucun «changement majeur».

Mais à la lecture mi-février d'une nouvelle mouture, l'avocate des héritiers, Tonja Carter, a estimé que rien n'avait été fait pour rectifier le tir, au contraire, selon les documents de justice.

Après de nouveaux échanges tendus, l'avocat de Rudinplay, la société de Scott Rudin, a indiqué aux héritiers que la production avait le dernier mot sur la pièce et que leur avis n'était que consultatif.

Les héritiers demandent désormais à la justice de les rétablir dans ce qu'ils considèrent comme leurs prérogatives et de leur donner le contrôle de la version finale de la pièce.