Le critique littéraire et écrivain Gilles Marcotte est décédé mardi à l'âge de 89 ans, à Montréal, a annoncé l'éditeur Boréal.

M. Marcotte avait aussi enseigné la littérature à quelques générations de Québécois, pendant 30 ans, au Département d'études françaises de l'Université de Montréal.

Critique littéraire au magazine L'actualité durant plus d'un quart de siècle, Gilles Marcotte a aussi écrit sur la musique, en particulier dans la revue Liberté. Il aura rédigé en tout quelque 1500 articles, notamment dans les Écrits du Canada français, Liberté et Cité libre.

Né à Sherbrooke en 1925, Gilles Marcotte a plus tard obtenu une maîtrise et un doctorat en littérature à l'Université de Montréal puis à l'Université Laval. D'abord journaliste à La Tribune, en Estrie, il a été ensuite directeur des pages littéraires et artistiques au Devoir (1948-1955) et à La Presse (1961-1966).

Touchant à tout, il a été entretemps réalisateur à Radio-Canada (1955-1957) et scénariste-recherchiste à l'ONF (1957-1961). Après son passage à La Presse, il est devenu professeur de littérature à l'Université de Montréal en 1965, jusqu'à sa retraite en 1995. Il a dirigé pendant ses années universitaires l'équipe de rédaction de L'Anthologie de la littérature québécoise, une oeuvre en quatre volumes, totalisant près de 2000 pages, publiée à la fin des années 1970.

Le professeur Marcotte a aussi publié plus de 25 titres, dont les ouvrages Une littérature qui se fait - Essais critiques sur la littérature canadienne-française (Prix du gouverneur général en 1962) et Le roman à l'imparfait - Essai sur le roman québécois d'aujourd'hui (1976). Il a aussi écrit des romans et nouvelles, à commencer par Le poids de Dieu, en 1962, jusqu'à son dernier recueil, La mort de Maurice Duplessis et autres nouvelles (1999) et son dernier roman, Le manuscrit Phaneuf (2005).

Gilles Marcotte a notamment été nommé membre de l'Ordre du Canada et officier de l'Ordre national du Québec, et membre de l'Ordre des francophones d'Amérique. Le gouvernement du Québec lui a remis en 1997 le prix Athanase-David, pour l'ensemble de son oeuvre, après son départ à la retraite de l'Université de Montréal.