Étonnamment, Luxia Innovation va ouvrir sous peu une nouvelle usine à Mobile (Alabama), mais celle de Montréal (Québec) surprend déjà : spécialisée dans la coupe et la transformation de tapis pour les avions d’affaires et commerciaux, l’entreprise s’est installée en juillet dans un nouveau local long comme un terrain de football, dans le quartier Saint-Michel.

Dès l’entrée, c’est la lumière vive comme le jour qui frappe dans le vaste espace longiligne, où sont disposées une dizaine de tables de coupe longues d’environ 25 m chacune.

Agenouillée sur l’une d’elles, une employée taille avec un couteau à lame rétractable des échancrures autour d’un gabarit de coupe dans un long tapis moelleux, qui ajoutera bientôt une touche feutrée au plancher d’un Global 7500 de Bombardier.

Plus loin, des tapis destinés aux Airbus A220 sont taillés avec une précision millimétrique sur deux tables de coupe automatisées à plateau convoyeur, dont la surface équivaut à huit tables de ping-pong.

« L’allée centrale d’un A220, c’est une seule pièce de tapis de 75 pi de long », indique Francis Labonté, un des deux copropriétaires de l’entreprise.

À l’écart, quelques couturiers et couturières assurent la finition des rebords sur des machines à surfiler. « Ce sont de nouveaux employés qui se pratiquent. C’est un art ! », explique Éric Roberge, l’autre copropriétaire. « On en a engagé six depuis deux semaines. »

Pour les recruter, l’entreprise a fait distribuer 26 000 annonces par publipostage dans le quartier, où elle vient de s’installer.

Car les affaires décollent.

Une origine modeste

Fondée en 2009, Luxia Innovation s’est d’abord spécialisée dans l’équipement d’appoint et l’insertion de logo dans les tapis d’avions.

L’entreprise a pris son véritable envol en 2014 quand elle a racheté D. Dubé Artisan, un tailleur de tapis commercial vers qui Bombardier s’était tournée, à défaut de fournisseur spécialisé.

« J’étais le spécialiste des tapis pour le Challenger », explique Francis Labonté, qui était alors designer chez Bombardier. « J’ai acheté le fournisseur. »

PHOTO PHILIPPE BOIVIN, COLLABORATION SPÉCIALE

Francis Labonté et Éric Roberge, copropriétaires de Luxia Innovation

L’atelier employait alors une quinzaine de personnes dans un local de 950 m2 (10 000 pi2).

« Aujourd’hui, on est rendu à 30 000 pi2 d’aire de production et une trentaine d’employés », se réjouit Éric Roberge.

Les tapis sont taillés, surfilés, traités, garnis de pièces de velcro, couverts d’une pellicule protectrice et livrés prêts à installer chez le fabricant.

« Ils n’ont qu’à le dérouler. Le tapis s’ajuste dans l’avion et ils n’ont rien d’autre à faire », note l’entrepreneur.

Bombardier avait préféré confier à un fournisseur externe ce travail minutieux, spécialisé et peu aéronautique. « Les tapis, ce n’est pas ce qui coûte le plus cher sur un avion et c’est beaucoup de trouble », commente Éric Roberge.

Mais en aviation, rien n’est bon marché, fût-ce une carpette.

Une moquette pour le Global 7500 vaut en moyenne 50 000 $, en raison du coût stratosphérique du matériau et de sa confection à la main.

« C’est une pièce d’avion, donc soumise à la même réglementation que n’importe quelle autre pièce », indique Éric Roberge.

Rare – et peut-être seul – fournisseur canadien, Luxia a obtenu le contrat du luxueux Global 7500 après avoir été consultée dès son développement.

De la même manière, après avoir été impliquée dans la conception de l’intérieur du moyen-courrier C Series de Bombardier, l’entreprise est devenue un fournisseur d’Airbus quand l’avionneur européen a acquis l’appareil, rebaptisé A220. Par l’intermédiaire de Safran, responsable de l’aménagement intérieur, elle fournit les tapis aux usines d’Airbus à Mirabel et à Mobile.

Et c’est pour se rapprocher des installations américaines que la firme montréalaise a décidé d’ouvrir une usine en Alabama.

Les deux copropriétaires viennent d’y visiter des locaux, afin de lancer la production en juin prochain.

« La BDC [Banque de développement du Canada] était ici ce matin, indique Éric Roberge. On calcule un investissement d’à peu près 1 million pour s’installer là-bas. »

L’entreprise prévoit l’embauche initiale de quatre ou cinq employés, avec l’ambitieux objectif de rattraper, puis dépasser la production de son usine canadienne.

« Le potentiel est immense, là-bas », dit-il.

Mais l’entreprise a d’aussi étonnants projets pour son usine montréalaise : une ferme urbaine va bientôt s’installer sur son vaste toit.

Une manière de lier le ciel et la terre.

6,8 millions pour la croissance des fermes verticales

PHOTO FOURNIE PAR OCÉAN VERT

L’entreprise québécoise Océan Vert vient d’obtenir 6,8 millions en engrais financier de la part du gouvernement provincial pour l’aider à faire croître son projet de fermes verticales.

Contrairement à ce que son nom pourrait laisser croire, Océan Vert ne se voue pas à la pêche, mais à l’agriculture. L’entreprise québécoise vient d’obtenir 6,8 millions en engrais financier de la part du gouvernement provincial pour l’aider à faire croître son projet de fermes verticales. Ce tuteur pécuniaire soutiendra l’implantation de deux fermes verticales destinées à la culture de légumes feuilles, un projet évalué à plus de 19 millions de dollars. Bourgeon du distributeur de fruits et légumes Courchesne Larose, Océan Vert va mettre à profit la technologie mise au point par INNO-3B, partenaire de la coentreprise. INNO-3B a mis au point un système de culture intérieure automatisé. Il s’appuie sur des étagères modulaires, éclairées et arrosées, dont les plateaux peuvent être retirés par un système robotisé pour les soins ou la récolte.

Confiserie Régal achète des pastilles pour la gorge et des bonbons surets

PHOTO TIRÉE DU SITE DE TOSUTA INTERNATIONAL SALES

Les bonbons surets Red Band Sour Suckers sont les plus populaires au Canada, fait valoir le site de l’entreprise Tosuta International Sales.

Le distributeur québécois de confiseries et de chocolats Confiserie Régal, connu notamment pour ses chocolats de marque Jean-Talon, vient d’annoncer l’acquisition de Tosuta International Sales, un importateur et distributeur établi pour sa part en Colombie-Britannique. Fondé il y a 43 ans, Tosuta distribue des bonbons gélifiés, surets, durs et mous, des pastilles pour la gorge et du chocolat dans les stations-service et les dépanneurs. Sous sa marque de commerce Koala, les bonbons surets Red Band Sour Suckers demeurent les plus populaires au Canada, fait valoir le site de l’entreprise. Avec cette transaction, Tosuta accroîtra son réseau de distribution et son territoire. Son acquisition renforce la présence et la portée de Régal dans les stations-service et les dépanneurs et lui permet d’entrer dans la catégorie des pastilles pour la gorge, a indiqué l’entreprise. La société canadienne d’investissement privé Clearspring Capital Partners l’a aidée à avaler le distributeur britanno-colombien.

Simplyk veut faire du bien aux États-Unis

PHOTO FOURNIE PAR SIMPLYK

François de Kerret et Thibaut Jaurou, créateurs de la plateforme Simplyk

C’est un financement plutôt qu’un don, mais il fait tout de même du bien. Simplyk, jeune entreprise québécoise qui se targue d’être la première plateforme gratuite de collecte de fonds en ligne en Amérique du Nord, a recueilli 3,7 millions en capital d’amorçage pour accroître son impact auprès des organismes à but non lucratif. Avec cet apport bénéfique, la petite entreprise entend notamment étendre ses activités aux États-Unis. Elle veut également ajouter à sa plateforme des capacités de gestion des donateurs. Lancée en 2015 par Thibaut Jaurou et François de Kerret, la plateforme Simplyk permet aux organismes sans but lucratif de créer des formulaires de dons, de mener des campagnes, de vendre des billets pour des évènements ou de recueillir des fonds, gratuitement et sans frais de transaction. Ses revenus proviennent exclusivement des contributions facultatives que les donateurs peuvent ajouter au moment de conclure leur transaction, assure l’entreprise. Jusqu’à présent, plus de 4000 organismes canadiens ont utilisé la plateforme Simplyk pour recueillir plus de 30 millions de dollars au total.

1000

C’est le nombre de manteaux de seconde main (ou de second dos) que Chlorophylle espère bientôt avoir remis à des organismes communautaires locaux. Lancé en 2020, son évènement Don de manteau en a distribué 350 jusqu’à présent.