Une petite entreprise montréalaise de soins de santé virtuels obtient 12 millions de plus pour l'aider à développer son offre de service et étendre sa présence au pays.

Fondée il y a à peine deux ans, Dialogue annoncera aujourd'hui avoir bouclé une ronde de financement menée par le fonds montréalais de capital de risque White Star Capital avec la participation de la Banque Nationale, de Walter Capital - un autre fonds montréalais -, d'une firme allemande ainsi que d'un fonds parrainé par des filiales de Power Corporation.

La plateforme virtuelle de Dialogue permet d'avoir accès en ligne à des professionnels de la santé (infirmières, médecins de famille, etc.). « Nous sommes pour l'instant une clinique généraliste virtuelle. Il y a une grosse opportunité pour développer des services spécialisés afin de répondre à la demande de nos clients », dit Cherif Habib, PDG de Dialogue.

L'entrepreneur de 36 ans précise que les clients (uniquement des entreprises) lui demandent souvent, par exemple, des programmes spécialisés pour le diabète.

« Si votre employeur est client, vous avez accès à nos services à partir de votre téléphone intelligent et vous pouvez clavarder avec notre équipe d'infirmières pour poser des questions et obtenir de l'aide », dit Cherif Habib.

« Si, dans certains cas, le problème doit être escaladé à un médecin, une consultation virtuelle à travers notre système vidéo sécurisé est organisée en direct. Le médecin peut vous conseiller, vous donner un diagnostic ou une prescription », ajoute-t-il.

Dialogue offre aussi un service complet de conciergerie. « Souvent, les gens ont simplement besoin d'un conseil pour savoir où aller ou connaître le bon professionnel à consulter. »

LES PROBLÈMES LES PLUS FRÉQUENTS

Les consultations au sujet de la santé des enfants forment une grande partie des requêtes sur la plateforme. « Des jeunes parents veulent notamment savoir s'ils doivent s'inquiéter, aller à l'urgence, se faire rassurer, etc. », explique Cherif Habib.

Les requêtes liées à la dermatologie sont aussi nombreuses. « C'est très facile de prendre une photo de lésions cutanées et de l'envoyer à notre équipe. On reçoit aussi beaucoup de requêtes en santé mentale. Des gens qui sont stressés, qui font de l'anxiété, qui ne dorment pas bien ou se sentent en burn-out. »

Le modèle fonctionne par abonnement mensuel. « L'employeur paie un prix par employé par mois pour donner un accès illimité aux services à tous les employés et leur famille. L'employé ne défraie aucun coût », indique le PDG.

Selon lui, des économies importantes sont réalisées par les employeurs qui cherchent des solutions pour régler les problèmes liés à l'absentéisme au travail. « On estime que les services de santé virtuels réduisent l'absentéisme des employés de 10 % ou plus en raison du temps gagné. »

Au cours de la dernière année, près de 150 employeurs ont commencé à offrir les services de Dialogue comme avantage à leurs employés. Parmi ces entreprises figurent Cossette, Industrielle Alliance, Ubisoft et Wealthsimple.

Dialogue a également conclu des ententes de distribution avec des assureurs, notamment la Great-West et SSQ Assurance.

« Nous croyons que la manière dont les gens consomment des services de soins de santé est sur le point de connaître une importante transformation, commente Jean-François Marcoux, associé directeur chez White Star Capital. Les soins de santé virtuels sont de plus en plus courants et Dialogue se trouve dans une position idéale pour mener ce changement. »

À la fin 2016, Dialogue avait récolté 4,5 millions de dollars dans le cadre d'une première ronde de financement.