L'entreprise montréalaise Breather, qui offre des espaces de travail ou de repos en location à court terme par l'entremise d'une application mobile, a le vent en poupe. Le fonds d'investissement américain Valar Ventures ajoute à ce souffle en injectant 20 millions US dans l'aventure.

Il s'agit déjà d'un troisième cycle de financement pour la très jeune entreprise, qui a amassé 1,5 million CAN et 6 millions US lors de ses efforts précédents.

À l'inauguration de son service, à l'automne 2013, Breather ne comptait que trois locaux à louer, tous à Montréal. Elle en offre aujourd'hui une centaine, répartis dans cinq villes: Montréal, Ottawa, San Francisco, Boston et New York. Cette dernière en compte à elle seule une cinquantaine.

Les locaux de Breather ne sont pas uniformes, mais comptent généralement un bureau de travail, un divan, une table de salon, un accès à l'internet sans fil, des livres, des magazines, etc. Bref, le nécessaire pour travailler paisiblement ou prendre un moment de repos.

«On a vraiment l'impression d'avoir découvert un marché très prometteur, confie Julien Smith, fondateur de Breather. Au début, notre idée n'était qu'une théorie. Quand on a découvert que ça marchait très bien, on a vu beaucoup de mouvement des investisseurs.»

En fait, le succès de la formule Breather a presque surpris son fondateur.

«L'utilisation qui est faite des locaux est tellement variée. Je pense qu'on peut rêver aussi grand que d'en avoir un dans chaque édifice commercial à New York. Plusieurs utilisateurs sont très locaux. Plus personne ou presque n'a de bureau fermé maintenant, ce n'est plus la façon de faire, mais il y a des gens qui ont encore besoin d'avoir leur propre espace de temps en temps.»

Les sommes recueillies serviront essentiellement à l'agrandissement du réseau d'espaces Breather.

Les villes de Toronto, Chicago, Londres, Los Angeles et Washington (D.C.) ont déjà été publiquement identifiées en vue d'un ajout au cours des prochains mois.

«Les espaces sont très rentables, les villes sont très rentables, laisse savoir M. Smith. On pourrait peut-être l'être encore davantage en ayant moins d'employés, mais nos efforts ne sont pas là. L'important présentement est surtout de croître rapidement. Notre but, c'est de capturer le marché de façon très rapide, avant que quelqu'un d'autre ne s'y mette. Et avec l'annonce d'un financement de 20 millions [US], il va y avoir quelqu'un d'autre, c'est certain.»

Investisseur de renom

L'investisseur principal de ce cycle, Valar Ventures, est dirigé par Peter Thiel, cofondateur de PayPal et premier investisseur extérieur de Facebook.

Valar s'ajoute à SOS Ventures, RRE Ventures et Slow Ventures, tous des fonds basés aux États-Unis. Seul Real Ventures, investisseur du tout premier cycle, est basé au Québec.

«Ce n'est pas volontaire, explique d'abord M. Smith. Mais les Américains sont un peu cowboys. Ça prend une tolérance au risque, et on la trouve un peu plus souvent aux États-Unis. Nous connaissons tous les investisseurs à Montréal et nous avons discuté avec plusieurs d'entre eux, mais ultimement, il y a des gens aux États-Unis qui sont plus agressifs, qui veulent le deal plus.»

Breather compte une cinquantaine d'employés, dont une trentaine à Montréal.