Cosmétiques France Laure vient de connaître des années très difficiles: son chiffre d'affaires a fondu des deux tiers. L'entreprise montréalaise reprend maintenant le chemin de la croissance.

Après avoir perdu d'importantes parts de marché ces dernières années, Cosmétiques France Laure voit enfin le bout du tunnel.

Le fabricant québécois vient de conclure des ententes avec des distributeurs en Afrique du Sud et en Italie. Le Mexique pourrait bientôt suivre. Et l'an dernier, France Laure a ouvert un entrepôt dans le nord de l'État de New York pour desservir le marché américain.

« Je suis très optimiste depuis le début de l'année », affirme le PDG de l'entreprise, Bruno Fantin.

France Laure a été fondée en 1957 à Paris. En 1970, le père de M. Fantin, Joseph, est devenu distributeur de la marque pour le Québec, puis pour le Canada anglais et les États-Unis. À partir de 2001, l'entreprise familiale a commencé à rapatrier la production de Paris à Montréal. Depuis 2009, la quasi-totalité de la centaine de produits est fabriquée ici, à l'exception de certaines crèmes spéciales importées de France, d'Allemagne et de Corée.

Au fil des ans, France Laure a réussi à diversifier ses marchés, exportant en Europe, en Asie et au Moyen-Orient. La crise économique mondiale de 2008 a toutefois fait baisser la demande pour les cosmétiques, associés au luxe. De plus, le rendement de certains distributeurs a périclité. Les ventes ont reculé au Canada et à l'étranger, plus particulièrement aux États-Unis, en Corée et à Hong Kong.

L'entreprise a aussi dû mettre une croix sur l'alléchant marché russe. Les autorités du pays ont refusé qu'elle utilise la marque « France Laure Paris », un élément central de son marketing depuis ses débuts. Même si presque tous ses produits sont maintenant fabriqués au Québec, l'entreprise a obtenu le droit d'ajouter le nom de la Ville Lumière sur ses emballages presque partout dans le monde en raison de l'origine française de la marque.

Une filiale de France Laure spécialisée dans l'équipement pour esthéticiennes a aussi connu des difficultés. Il y a quelques années, Santé Canada a retiré son approbation à une machine d'épilation par lumière intense pulsée qu'elle distribuait. Des revenus annuels de plus de 2 millions se sont envolés en fumée. Quand l'autorisation est finalement arrivée, des concurrents occupaient le terrain. « Ça nous a scié les jambes », lance Bruno Fantin. Heureusement, l'entreprise recommence à connaître du succès dans ce marché.

La rentabilité après les pertes

Cela dit, le chiffre d'affaires du groupe est passé de 10,0 à 3,5 millions en six ans. Pendant trois ans, l'entreprise a subi des pertes. Elle a renoué avec la rentabilité à la fin de 2013. Pour survivre, il a fallu procéder à des licenciements, de sorte que le nombre de salariés est passé de 40 à 25. Ceux qui sont restés ont dû s'adapter. « Ce qui nous a beaucoup aidés, c'est que nos employés sont très polyvalents », explique M. Fantin.

Grâce à une aide financière du gouvernement du Québec, France Laure vient de se relancer sur le circuit des foires commerciales afin de revigorer ses marchés d'exportation. L'entreprise a également mis sur pied une nouvelle filiale, Laboratoire Pharma Cosmétiques, qui fabrique des produits épilatoires. Ceux-ci sont plus faciles à exporter parce qu'ils sont soumis à des processus d'approbation gouvernementale moins lourds que les autres cosmétiques.

« C'est une bonne façon d'entrer dans un nouveau marché », souligne Bruno Fantin, qui travaille désormais avec son fils Frédéric.

Cosmétiques France Laure

Le portrait

• Entreprise: Cosmétiques France Laure

• Année de fondation: 1970

• Actionnaire: Bruno Fantin

• Employés: 25

• Secteur: cosmétiques

Le défi

La récession de 2008, des problèmes de distribution et une décision défavorable de Santé Canada ont fait chuter les revenus de Cosmétiques France Laure.

La solution

L'entreprise a réduit ses dépenses et obtenu une aide financière gouvernementale afin de réintégrer le circuit international des foires commerciales et de relancer ses exportations.