On se lance en affaires en ayant de grandes ambitions. Afin de ne pas se perdre dans ses idées, mieux vaut établir sur papier un plan de match pour son entreprise. Jean-François Renaud a fait l'exercice il y a cinq ans, et explique comment la rédaction d'un plan d'affaires lui a été et lui est toujours utile.

Jean-François Renaud avait 32 ans lorsqu'il quitte son emploi chez Spectra pour lancer sa propre agence de production de spectacles, Concertium.

C'était en 2009, après une carrière de 12 années dans cette industrie.

«J'ai toujours eu une fibre d'entrepreneur et ça me tiraillait de me lancer à mon compte», se souvient celui qui organisait déjà des fêtes dans les bars lorsqu'il était étudiant.

Pour mener son rêve à bien, Jean-François Renaud n'allait toutefois pas couper les coins ronds. Ses connaissances du monde du spectacle en poche, il est dès le départ allé chercher conseil auprès d'un accompagnateur d'entrepreneurs SAJE. C'est là qu'il a été invité à coucher ses idées sur papier et à bâtir son plan d'affaires.

L'opération a duré trois mois. Des mois au cours desquels il a étudié son marché, puis tracé les grandes lignes de son projet d'entreprise sur des horizons de court, moyen et long terme.

«La première chose que j'ai eu à faire, c'est définir ma raison d'être, dit-il. Puis ensuite analyser la compétition, déterminer quelles étaient mes forces et mes faiblesses et prévoir à quels obstacles j'allais devoir faire face.»

De l'exercice est né un plan de match semblable à celui qu'il avait déjà en tête dès le départ. Une entreprise à échelle humaine qui lui permet de garder un contact direct avec les artistes et les gestionnaires de salle auxquels il s'associe.

Une approche personnalisée aussi, souligne-t-il, qui mise entre autres sur le web. Il prend en exemple le cas de Silvi Tourigny, une humoriste fraîchement diplômée de l'École de l'humour avec qui il a créé une série de capsules web plutôt que de lui faire tester son matériel dans les bars du Québec. Un succès félicité par un Olivier et un Gémeaux.

Le plan d'affaires prévoyait ainsi l'utilisation d'une constellation de pigistes pour les tâches connexes à celles du fondateur de Concertium. Un moyen, selon Jean-François Renaud, de «brasser des idées et de remettre en question les façons de faire» de son agence.

Un plan toujours utile

Après cinq ans d'existence, la petite agence s'est installée avec succès dans le paysage québécois de la production de spectacles d'humour et de musique. Concertium a même remporté à trois reprises le Félix de l'agence de spectacles de l'année au gala Industrie de l'ADISQ.

Bien qu'il connaisse du succès, Jean-François Renaud ne garde jamais loin le document dans lequel il a rassemblé ses idées il y a cinq ans. «Un plan d'affaires, ce n'est pas un outil qu'on écrit une fois et auquel on ne touche plus après, explique-t-il. Chaque année, on se remet le nez dedans pour faire des constats.

«C'est comme rouvrir une vieille garde-robe, ajoute-t-il. On se dit: j'ai déjà porté ça, moi?»

Selon lui, le plan constitue un guide auquel l'entrepreneur doit se référer lorsqu'il rencontre un obstacle. «C'est un phare au loin vers lequel on se repositionne», dit-il en expliquant qu'on y apporte parfois des changements. «Et il n'y a pas qu'un seul et unique chemin pour se rendre au phare», ajoute-t-il.

Concertium

LE DÉFI

Après des années dans l'industrie du spectacle, Jean-François Renaud souhaitait se lancer à son compte.

LA SOLUTION

Pour garantir le succès de son aventure, il a concocté pendant près de trois mois un plan d'affaires. Il consulte toujours cet outil pour mieux s'orienter.

LE PORTRAIT

Entreprise: Concertium

Année de fondation: 2009

Nombre d'employés: deux, en plus d'une quinzaine de pigistes

Président fondateur: Jean-François Renaud

Secteur: agence de spectacles d'humour et de musique