Le gouvernement canadien entend mettre à profit tous ses «actifs diplomatiques» pour promouvoir les intérêts des entreprises canadiennes à l'étranger, en particulier ceux des petites et moyennes entreprises (PME).

Dans son très attendu plan quinquennal sur le commerce international, qu'il rend public aujourd'hui, le ministre fédéral du Commerce international, Ed Fast, promet de faire passer la présence des PME dans les marchés émergents de 29 à 50% d'ici cinq ans.

«Les PME sont la colonne vertébrale de l'économie canadienne. En vertu du Plan d'action pour les marchés mondiaux, le Canada va fixer des objectifs pour accroître la présence des PME canadiennes dans les marchés émergents et créer des emplois pour les Canadiens», peut-on lire dans un exemplaire en anglais du plan obtenu en primeur par La Presse.

Le ministre Fast dressera les grandes lignes de sa stratégie à l'occasion d'un discours devant l'Economic Club à Ottawa, ce matin. Trois axes principaux y sont énoncés: le concept de «diplomatie économique»; les secteurs prioritaires en fonction des marchés prioritaires; et la présence accrue des PME dans les marchés émergents.

«En vertu du plan, tous les actifs diplomatiques du gouvernement du Canada seront conscrits au profit du secteur privé afin d'atteindre les objectifs établis dans les marchés-clés à l'étranger», énonce la stratégie.

Cet objectif pourrait raviver certaines craintes du secteur des organisations non gouvernementales (ONG) quant à un alignement trop important de l'aide internationale du gouvernement fédéral avec les intérêts commerciaux des entreprises canadiennes.

Les actifs et outils du gouvernement susceptibles d'être mis à profit pour aider les PME et autres entreprises incluent les conseils du Service des délégués commerciaux du Canada. Certains de ces délégués seront relocalisés pour mieux répondre à la demande anticipée des prochaines années.

Le dernier plan d'action, qui remonte à 2007, avait ciblé divers marchés sur lesquels le Canada souhaitait concentrer ses énergies. Depuis, des accords de libre-échange ont été conclus avec une dizaine de pays.

Cette fois-ci, Ottawa change légèrement son approche: il cible plutôt des secteurs-clés à même différents marchés sur lesquels il entend concentrer ses énergies. Les secteurs ciblés couvrent une vaste part de l'économie canadienne: aéronautique, agriculture, mines, pétrole... Et les marchés, qui couvrent un nombre important de pays, sont classés en trois catégories: les pays émergents où le Canada a des intérêts économiques généraux, ceux où il a des intérêts économiques spécifiques et les marchés établis où il a déjà des intérêts concurrentiels importants (les États-Unis, par exemple).

Pour une rare fois depuis la fin de l'année 2008, enfin, le gouvernement dresse un portrait optimiste des perspectives économiques mondiales. «Maintenant que l'activité commerciale internationale commence à refléter à nouveau des niveaux prérécession, les PME sont destinées à augmenter de manière significative leur présente sur les marchés émergents», conclut le plan d'action.