Depuis l'été dernier, Liki.com tend une main aux petits détaillants pour la conception de sites transactionnels. Grâce à ses dirigeants Jean-François et Frédéric René, la tendance des achats en ligne, faits hors frontières dans une proportion notable, pourrait être renversée au Québec!

Après deux ans et 300 000$ investis en recherche et développement, les deux frères sont en mesure d'offrir à de petites et très petites entreprises un service clés en main en matière de confection et de gestion de sites transactionnels. Les Chocolats Geneviève Grandbois, des joailliers tels qu'Anthracite Création et des créateurs comme Martin Lim se sont déjà prévalus de l'expertise de Liki.com. «On a le vent dans les voiles, lance le président Jean-François René. Depuis août, on a mis en ligne 25 boutiques. Et on a des contrats pour 50 autres.»

Là où des entreprises, peut-être plus en moyens, peuvent investir des dizaines de milliers de dollars pour mettre en ligne de tels sites, Liki.com propose un service tout inclus, de la consultation à la gestion des transactions en passant par l'actualisation du site et la gestion des livraisons. En seulement quatre jours, une première version d'un site transactionnel peut d'ailleurs être en fonction, clament les frères René.

Logistique

«Traditionnellement, un détaillant fait créer son site transactionnel par une agence, raconte Jean-François René. Il y a un délai d'opération de 6 à 12 mois. Et l'entreprise doit aussi payer pour la maintenance. Alors que dans notre cas, le logiciel évolue sur une base mensuelle, comme on est un SAAS [software as a service ou logiciel en tant que service]. Tout le désagrément de la logistique est aussi caché au client. On simplifie la vie à un point tel qu'on conseille même la palette de couleurs qui s'harmonise à celle de l'entreprise pour la création de son site.»

«Cela dit, ça devient vraiment le site des entreprises, ajoute Frédéric René. Les détaillants ont le contrôle sur celui-ci de A à Z.»

Pour séduire la clientèle potentielle, Liki.com a fait le pari de frais mensuels, allant de 30 à 180$ (plus un pourcentage demandé sur chaque transaction), plutôt qu'une facture unique de milliers de dollars. «De cette façon, les entreprises peuvent investir rapidement dans la promotion de leur marque», soutient Jean-François René.

D'ici septembre 2014, Liki.com, qui a 5 employés, cible 400 clients. Au Québec comme aux États-Unis. L'entreprise montréalaise souhaite multiplier le nombre de détaillants intéressés en créant des liens avec des réseaux comme la Société de développement de l'avenue du Mont-Royal.

Mais, d'ici là, pour croître, l'entreprise des frères René (actionnaires avec un troisième partenaire, Clément Pepin) ne peut évidemment pas compter que sur les frais mensuels de sa clientèle. Ni sur les services connexes, telle l'intégration des données (facturée de 100 à 150$ l'heure). «Il faut être performant, dit Frédéric René. Ça prend un volume. On s'attend à retourner dans des rondes de financement bientôt et à récolter dans les six chiffres. On a un bon réseau.»

Et de l'expérience! Avant Liki.com, ils dirigeaient un site d'enchères (Les enchères Bidou). «On mettait aux enchères des produits de luxe qu'on achetait de différents fournisseurs, explique Frédéric René. On a livré 40 000 produits en trois ans, jusqu'à 80 par jour, avec l'ancêtre de notre présent système.»

«Ç'a bien fonctionné, mais le marché s'est vite saturé au Québec, poursuit Jean-François René. N'empêche, ce fut une excellente école. Le nombre d'employés est grimpé à 14 après seulement 4 mois. On est passés d'entrepreneurs de sous-sol à entrepreneurs du Vieux-Montréal!»