S'il veut survivre dans le monde des affaires et tirer son épingle du jeu, l'entrepreneur québécois doit apprendre de ses erreurs. Deux spécialistes partagent leurs conseils.

1. Pas l'échec d'une vie

«Il ne faut pas voir l'échec d'un projet comme si c'était l'échec d'une vie. C'est plutôt une occasion d'enrichissement et d'expérimentation», dit Rina Marchand, directrice contenu et innovation à la Fondation de l'entrepreneurship. De son côté, le titulaire de la Chaire d'entrepreneuriat Rogers-J.-A.-Bombardier à HEC Montréal, Louis Jacques Filion fait valoir que le célèbre homme d'affaires Henry Ford a accumulé deux faillites retentissantes avant de connaître la réussite. Un recul et une démarche d'introspection s'avèrent nécessaires pour mieux rebondir par la suite.

2. L'aide d'un mentor

«Les gens qui se lancent en affaires sont souvent isolés. Le mentorat est vital surtout lorsqu'on commence», affirme Mme Marchand. Dans ses recherches, M. Filion a rencontré des centaines d'entrepreneurs dont certains ont réussi et d'autres non. Beaucoup d'entre eux -la majorité- ont trouvé leur propre mentor. «Ceux qui ont réussi ont appris grâce à l'aide d'une personne d'expérience. En affaires, ça va très vite. Un mentor n'a pas toujours les réponses, mais il sait poser les questions pertinentes.»

3. Bien s'entourer

En affaires, l'entrepreneur doit connaître ses forces et ses faiblesses. «C'est une grande qualité chez le dirigeant de connaître ses faiblesses et de les pallier en s'entourant de gens qui pourront l'aider par exemple dans des domaines comme la comptabilité ou la fiscalité», estime Mme Marchand. En tout temps, ajoute M. Filion, l'homme d'affaires doit être stimulé et apprendre au contact des autres, dont un coach. «On apprend toujours en fonction des personnes dont on s'entoure.»

4. Capacité de vendre son produit

Rina Marchand estime que l'un des plus grands défis en affaires, c'est la commercialisation de ses produits et services. Autrement dit, être capable de vendre. «On a beau avoir une idée extraordinaire, si on ne valide pas de façon rigoureuse les besoins et la valeur ajoutée de notre produit, cela peut mettre en péril notre entreprise.» De plus, selon M. Filion, le produit doit correspondre à un besoin du client. «La diversification des clients est importante. On ne peut pas être dépendant d'un seul, sinon, on devient vulnérable.»

5. Problème de liquidité

À quel moment, la sonnette d'alarme doit-elle retentir face à un problème de liquidité? «Tout simplement, lorsqu'on n'a plus d'argent pour payer les comptes ou les employés. Cela signifie que l'alarme a déjà commencé à sonner depuis un bon moment. Si la liquidité n'est pas au rendez-vous, c'est une grande source de stress», croit Mme Marchand. Celle-ci conclut: «On ne peut pas vivre éternellement sur une marge de crédit. Les ventes représentent la meilleure source de financement de l'entreprise. C'est aussi sa meilleure garantie de survie.»