Le dimanche 27 mai, une équipe des services ambulanciers héliportés Airmedic accueille dans la bonne humeur les badauds sur le tarmac de l'aéroport de Trois-Rivières à l'occasion du 50e anniversaire de l'endroit. À midi pile, un appel d'urgence entre. Un homme est en proie à une grave crise d'allergie alimentaire et est tombé en arrêt respiratoire. Où ça? En pleine nature, à 100 kilomètres au nord du lac Taureau, dans le secteur de Saint-Michel-des-Saints.

Situation désespérée? Pas de panique! En moins de 10 minutes, l'hélicoptère-ambulance s'envole avec à son bord un ambulancier et un infirmier. À 14h30, le patient est remis sain et sauf au personnel de l'hôpital Pierre-Boucher, de Longueuil, où un spécialiste des allergies est en devoir. Contribuer à sauver des vies: tel est le travail de Christian Trudeau, le nouveau président et chef de la direction d'Airmedic.

«J'ai été attiré chez Airmedic, pour être honnête, par l'aspect humanitaire. J'ai été impliqué dans bien des fondations dans le passé et cette cause de sauver des vies est venue me chercher. D'aller implanter un service qui n'existe pas au Québec et qui devrait exister, j'ai trouvé que c'était une méchante belle mission sociale. Depuis que j'y suis, j'ai du fun. Ça fait longtemps que je n'ai pas eu du fun comme ça.»

Christian Trudeau, 51 ans, arrive de Transcontinental interactif où il agissait à titre de président. Auparavant, il avait dirigé Centria Commerce. Il est toutefois davantage connu pour avoir présidé BCE Emergis, la division solutions d'affaires électroniques chez Bell Canada. Emergis était une de ces coqueluches boursières à l'époque de la bulle techno qui a pris fin en 2000.

«L'évacuation et le transport médical rapide n'existent pas vraiment au Québec, fait-il valoir. Si tu es pris dans le bois aujourd'hui, c'est long, attendre l'ambulance», dit-il. Il a obtenu le mandat d'offrir le service sur l'ensemble du Québec jour et nuit.

Pour ce faire, Airmedic aura à sa disposition un avion, pour les longs voyages, un minimum de trois hélicoptères et cinq bases opérationnelles réparties sur le territoire, dont une à l'aéroport de Saint-Hubert pour la desserte de la région de Montréal. Une cinquantaine de personnes à temps plein travailleront pour Airmedic d'ici la fin du mois.

Fondée il y a 12 ans, Airmedic était connue comme organisme à but non lucratif de stature régionale située au Saguenay. Son fondateur François Rivard, ancien ambulancier militaire, a décidé de faire appel à des partenaires et de la transformer en une société privée à but lucratif dans le but de lui donner une envergure panquébécoise.

Avant l'arrivée de M. Trudeau, Airmedic faisait voler un seul hélico et une base opérationnelle, au Saguenay. L'hélicoptère fait de 200 à 250 déplacements par année.

«Les propriétaires d'Airmedic m'ont approché pour me demander d'être président et de monter l'entreprise pour l'amener à de plus hauts sommets, dit le titulaire d'un MBA et d'un bac en informatique de gestion. Je suis celui qui va mettre en place les fondations pour lui donner de l'envergure.

Christian Trudeau est un ami de longue date de Stephan Huot, copropriétaire et partenaire stratégique d'Airmedic. Passionné d'aviation, M. Huot possède sa propre flotte d'appareils au sein de son entreprise Capital Hélicoptère,de Québec.

Sans frais pour les membres

La société offre aux individus de s'abonner au coût de 120$ annuellement. En cas d'urgence médicale, le transport héliporté sera sans frais pour le membre, à l'image du service de dépannage d'urgence du club automobile CAA. Le service est susceptible d'intéresser les aventuriers et les travailleurs du Nord. Le coût moyen d'un sauvetage tourne autour de 3000$.

«Le principal défi, c'est de se faire connaître par le grand public pour aller chercher des membres, reconnaît M. Trudeau. Il faut sensibiliser la population à l'existence de ce service.»

La société songe démarcher les pourvoiries et les sociétés minières du plan nord pour qu'elles deviennent membres au bénéfice de leurs clients ou de leurs employés.

Airmedic fait également du transport interhospitaliers, par exemple entre les établissements de Chibougamau et Chicoutimi.

Le service d'urgence héliporté a un fort potentiel ici même à Montréal, croit Christian Trudeau, où les bouchons causés par les travaux de circulation créent un besoin pour des services ambulanciers express.