Le mentorat, soit un jumelage entre personnes issues de deux générations différentes, s'inscrit parmi les solutions envisagées dans les PME.

Dans ce cas, le mentor, un babyboomer, prend sous son aile un jeune (mentoré) sans expérience significative de travail et le guide dans son apprentissage.

«Mais il ne faut pas juste mettre en place le mentorat, précise Julye Vézina, président de 45plusjob.com.et consultante en carrière. Il faut assurer un suivi. Il faut que de l'information complémentaire soit échangée. Il faut qu'il y ait une réelle relation entre les mentors et les mentorés.»

Cela demande une certaine adaptation de la part des entreprises, qu'elles ne sont pas nécessairement prêtes à faire.

«Ce n'est pas encore un phénomène important, pour l'instant c'est plus une utopie qu'autre chose», estime Mme Vézina.

Pour Jean-François Rougès, du Groupe Forest, le mentorat est une excellente solution, mais pas une solution miracle.

«Le mentorat doit être axé sur du concret, sur un apprentissage dans l'action, ce qui est le mode de fonctionnement des jeunes. Mais là est aussi la difficulté, affirme-t-il. Les boomers ont une transmission des connaissances plutôt professorale. Pour eux, il faut savoir avant d'agir. Ce mode est insupportable pour les jeunes qui sont formés par projets dans l'action. La confrontation des deux modes peut vite tourner au vinaigre.»

De plus, ajoute M. Rougès, le mentorat, n'est pas nécessairement pour tout le monde.

«Les expérimentés ont l'impression que les jeunes croient tout savoir, alors qu'ils veulent seulement faire pour apprendre. Les jeunes ont l'impression que les vieux ne les respectent pas et veulent leur dire quoi faire. La réalité, c'est que tous les boomers ne savent pas s'adapter à ce mode d'apprentissage. La vérité, c'est que tous les boomers ne peuvent pas être des mentors.»

Deux générations

Une autre solution serait un mentorat mieux adapté aux deux générations. «Plusieurs organisations ont mis en place un mentorat inversé, par exemple, sur le fonctionnement des réseaux sociaux. La transmission se fait dans les deux sens.» dit Jean-François Rougès.

Il existe également une forme de mentorat collectif, où les jeunes fonctionnent en réseau.

«Des communautés de pratique plus ou moins virtuelles, qui réunissent des pairs de tous les âges et sont centrées sur le partage d'expériences du même métier, sont aussi très utiles, dit-il. S'inscrire dans ce type de communauté, c'est aussi un moyen de briser un sentiment d'isolement et de développer des compétences à moindres frais.»