Pour prévenir les dérapages, il faut s'engager avec précautions... En voici quelques-unes.

Faire parler les chiffres

N'hésitez pas à discuter budget avec un proche qui vous demande de le cautionner. « Souvent, les gens n'osent même pas demander comment la personne endossée va faire pour les rembourser concrètement », observe Pierre Leblanc, de Groupe Leblanc Syndic. Tout comme la banque, « on devrait pouvoir prendre une décision d'affaires réfléchie, ne pas avoir peur de prendre un peu de recul et de poser les questions : "Pourquoi en as-tu besoin, quel est ton dossier de crédit ?" »

Ne pas être gêné

« Si la personne n'est pas gênée de demander un endossement, il n'y a pas de gêne à dire : "Ça va me faire vraiment plaisir de t'endosser, par contre, je vais devoir voir une copie de ton dossier de crédit, de ton budget, une preuve de revenu", avise Pierre Leblanc. La personne va peut-être dire : "C'est trop compliqué, laisse tomber." Parfait. Ça cache exactement les raisons pour lesquelles on hésitait à prêter. »

Autres solutions ?

Pierre Leblanc suggère de vérifier auprès de l'emprunteur si d'autres solutions ne s'offrent pas. « Un autre prêteur accorderait-il le prêt sans endosseur ? Y a-t-il moyen de retarder l'achat de quelques mois pour améliorer le dossier de crédit et baisser le niveau d'endettement ? Si le prêt servait à consolider les dettes, peut-être que la solution est plutôt de faire une proposition de consommateur ou de faillite, plutôt que d'empirer le problème en empruntant davantage. » 

Resserrer la voie

La notaire et planificatrice financière Guylaine Lafleur, de Bachand Lafleur, groupe conseil, met en garde contre les cautionnements évasifs. « Il y a des cautionnements qui vont couvrir un emprunt X et toute autre somme qui pourra être empruntée par l'emprunteur auprès de l'institution financière. Le cautionnement n'est pas un bar ouvert. Il doit se limiter à l'emprunt qu'on est prêt à cautionner. » 

Limiter la durée

Certains cautionnements comportent une échéance, par exemple pour un finissant universitaire qui n'a pas encore étoffé son dossier de crédit. « S'il n'a pas fait défaut après deux ans, le cautionnement va tomber », indique Guylaine Lafleur. De la même manière, « on essaie de limiter la durée du cautionnement », avise-t-elle.

Être coemprunteur plutôt que caution

Dans le cas d'un prêt auto, Pierre Leblanc suggère de demander à être coemprunteur plutôt que caution. « Si la personne ne rembourse pas, on est propriétaire du véhicule et on a le droit de le garder. Si on est juste endosseur, l'emprunteur peut garder le véhicule, continuer à rouler, et l'institution financière peut exiger le remboursement strictement à l'endosseur. »

Prévoir une assurance

Malgré sa bonne foi, l'emprunteur pourrait affronter une de ces épreuves imprévues dont la vie n'est pas avare : maladie grave, perte d'emploi, accident... « Selon les sommes en jeu, on peut tenter de diminuer son exposition au risque en exigeant par exemple une assurance sur la vie ou assurance salaire, soit avec le prêteur, soit avec un autre assureur », décrit Pierre Leblanc.