Publiée chaque dimanche, la rubrique « Note de marché » fait parler les chiffres de la Bourse en braquant les projecteurs sur des données en particulier.

La plus grosse entreprise du pays est située à Laval. Depuis jeudi dernier, Valeant [[|ticker sym='T.VRX'|]] est l'entreprise « canadienne » ayant la plus forte capitalisation boursière. Le siège social de Valeant est officiellement à Laval, mais le bureau de son PDG se trouve à Bridgewater, au New Jersey.

Le titre de la controversée société pharmaceutique a touché, jeudi, un sommet historique à 341 $ à la Bourse de Toronto lors d'une séance où le titre s'est apprécié de 9 %. La poussée boursière de Valeant s'est poursuivie cette semaine avec la publication de résultats trimestriels meilleurs qu'anticipé et après que la direction a relevé ses prévisions de revenus et de bénéfices.

Plus tôt cette semaine, la société avait aussi annoncé une autre acquisition de taille, soit l'achat de la pharmaceutique égyptienne Amoun pour 800 millions US.

La croissance de Valeant est alimentée par une gestion dynamique adossée à une stratégie qui mise sur les acquisitions à répétition.

Les actionnaires ne peuvent se plaindre puisqu'ils ont fait beaucoup d'argent avec Valeant depuis sa fusion avec Biovail, il y a cinq ans. Le rendement boursier est supérieur à 1300 % depuis 2010.

Les banquiers aiment également beaucoup Valeant puisque son appétit pour les acquisitions favorise évidemment les affaires.

Enfin, les analystes louangent aussi Valeant. Ils sont une vingtaine à s'intéresser aux activités de l'entreprise. Même après la récente et impressionnante progression boursière, 18 des 21 recommandations sont des suggestions d'« achat ». Un seul analyste propose la vente de l'action et il a substantiellement bonifié sa cible sur 12 mois cette semaine.

La vingtaine d'analystes ayant publié des mises à jour cette semaine ont tous bonifié leur cours cible.

« La force et la durabilité de la plateforme de Valeant deviennent plus claires. » - Lennox Gibbs, de la TD

L'action, qui a commencé l'année à 241 $, vaut maintenant environ 330 $ à la Bourse de Toronto. Personne ne voit encore officiellement le titre à 400 $, mais ce n'est qu'une question de temps. Gary Nachman, de Goldman Sachs, a fait passer sa cible à 395 $ vendredi, en hausse de près de 20 %.

« MAINTENIR LE RYTHME »

Le titre va continuer de monter jusqu'à ce qu'il descende, comme disent les savants observateurs. Les risques associés à Valeant, selon les analystes, reposent notamment sur le rythme auquel la société saura effectuer et intégrer ses prochaines acquisitions, mais aussi sur l'incapacité à diminuer le niveau d'endettement en temps opportun. Bref, l'exécution de la stratégie doit se faire sans bavure.

À la CIBC, Stéphanie Price recommande l'achat, mais note par contre que comme Valeant a grandi de façon significative ces dernières années, un risque important réside dans sa façon de gérer une entreprise qui devient de plus en plus complexe. La recherche de cibles d'acquisition à un prix raisonnable restera continuelle. « Plus la société grandit, plus elle doit réaliser de grosses transactions ou en effectuer de nombreuses afin de maintenir le rythme », mentionne-t-elle, tout en soulignant que la concurrence des produits génériques est aussi à surveiller.

LES PLUS IMPORTANTES CAPITALISATIONS BOURSIÈRES AU PAYS

Valeant 112 milliards

Banque Royale 108 milliards

Banque TD 97 milliards

Banque Scotia 75 milliards

Canadien National 63 milliards