Chaque dimanche, un financier répond à nos questions. Il donne sa lecture des marchés, offre son point de vue sur la Bourse et lance quelques conseils d'investissement. Cette semaine, Stephen Gauthier, de FIN-XO à Montréal.

Q - Quel a été l'événement le plus significatif des derniers jours en Bourse?

R - La publication de données économiques décevantes en Chine plus tôt cette semaine a fait sentir ses effets sur les marchés. La baisse de plus de 18 % des exportations chinoises au mois de février et la plus faible progression de la production industrielle en cinq ans ont amené les investisseurs à mettre en doute la robustesse de la troisième plus grande économie mondiale. Les marchés boursiers se sont repliés significativement et la volatilité a refait surface. En Chine, le CSI300 a corrigé de 2,2 % pour la semaine et au niveau actuel de 2122. Il se retrouve maintenant 64 % plus bas que son sommet de 5892 atteint en 2007.

Q - Quel indicateur suivez-vous le plus attentivement?

R - Les données sur l'emploi aux États-Unis. Après des statistiques meilleures que prévu en janvier et en février, les données hebdomadaires de prestations de chômage publiées le 13 mars ont confirmé la vigueur du marché du travail et l'accélération de l'activité économique au sud de la frontière.

Q - Que feriez-vous avec plusieurs milliers à investir?

R - Pour de nouveaux investissements, nous privilégions le marché boursier américain. Verizon, Google, Procter & Gamble, 3M et Johnson & Johnson sont des titres que nous achetons présentement. Ce sont des sociétés qui ont de bonnes perspectives de croissance et une rentabilité exemplaire selon notre analyse de valeur économique ajoutée.

Q - Quel placement évitez-vous à tout prix?

R - Les actions dans le secteur minier. Avec le ralentissement de l'économie chinoise et la baisse des prix des métaux, nous prévoyons que les profits des sociétés minières baisseront à nouveau en 2014.

Q - Qu'est-ce que les marchés sous-estiment le plus?

R - Les conditions monétaires expansionnistes, la baisse du taux de chômage et le regain de productivité des entreprises américaines sont des facteurs qui devraient favoriser une croissance soutenue cette année. Dans un tel contexte, les taux obligataires pourraient atteindre des niveaux plus élevés que ce que les investisseurs et les économistes anticipent. Cette conjoncture économique favorable devrait également faire sentir ses effets positifs sur les indices boursiers américains.