Pour la première fois en un an, le taux d'endettement des ménages, qui inquiète au plus haut point la Banque du Canada, a légèrement fléchi, en fin d'année.

La dette sur le marché du crédit en proportion du revenu personnel disponible, communément appelée le taux d'endettement des ménages, est passée de 151,95% à 150,57%, selon les calculs de Statistique Canada.

Ce fléchissement est avant tout attribuable à l'augmentation de près de 0,9% ou 80 milliards de la valeur nette des ménages qui est plus forte que la hausse de quelque 20 milliards de la dette des ménages sur les marchés de crédit.

L'écart favorable est attribuable à la poussée de fin d'année des marchés boursiers dont profitent les actifs mobiliers des ménages qui incluent les fonds communs de placement et les caisses de retraite.

Par habitant, la valeur nette des ménages est passée de 180 600$ au troisième trimestre à 182 100$ au quatrième trimestre.

«Le rythme de croissance du crédit des ménages reste modéré avec une augmentation annuelle de 6%, note Dawn Desjardins, économiste en chef adjoint chez RBC. C'est le rythme le plus lent depuis le début de 2002.

Cela ne suffira sans doute pas à rassurer la Banque du Canada, qui considère l'endettement des ménages comme le risque intérieur le plus grand à la croissance.

Sans doute aura-t-elle matière à s'inquiéter en constatant que le ratio de la dette sur le marché du crédit à la valeur nette est passé de 25,2% à 25,3%, un nouveau sommet.

Les données publiées hier par l'Association canadienne de l'immeuble font état d'une augmentation de la valeur des transactions sur le marché de la revente, de décembre à janvier. Cela suggère que le léger repli du taux d'endettement pourrait être temporaire, comme l'avait été celui de la fin de 2010. En fait, la tendance de ce taux est à l'augmentation depuis plus d'une douzaine d'années.

«Faut-il s'en inquiéter? demande Marc Pinsonneault, économiste principal à la Banque Nationale. L'endettement accru des ménages au cours des dernières années a surtout servi à financer des actifs immobiliers dont la valeur reste solide. Cela contraste avec ce qui s'est passé aux États-Unis.»

Ce qui paraît davantage encourageant sur le plan économique, c'est la baisse du taux d'endettement des sociétés non financières. Il s'établit à 54,2% et en baisse depuis 2008. Les bénéfices ont été élevés au quatrième trimestre tandis que les entreprises ont diminué leurs emprunts et leurs levées de capitaux.