Jacques-André Thibault n'y allait pas de main morte avec l'assurance-vie universelle. Cette semaine, le comité de discipline de la Chambre de la sécurité financière étudiait une plainte déposée contre ce conseiller de Saint-Bruno. Il aurait vendu des polices d'assurances-vie universelles «sans procéder à une analyse complète et conforme des besoins financiers» de ses clients, selon la plainte déposée par la syndic de la Chambre. La plainte affirme aussi que le conseiller s'est placé en conflit d'intérêt et qu'il a fourni de faux renseignements à l'assureur à propos de la proposition d'assurance de ses clients.

Ce n'est pas la première fois que M. Thibault se retrouve devant le comité de discipline. En 2007, il avait été radié pour six mois, dans une affaire semblable.

M. Thibault avait convaincu deux personnes dans la trentaine, qui venaient d'hériter de 1,5 million de dollars chacun de leur mère, d'acheter une multitude de polices d'assurance-vie, sans tenir compte de leurs besoins.

Notamment, il leur avait vendu des polices d'assurance-vie universelles totalisant 11 et 9 millions chacun, sans vérifier s'ils auraient les liquidités pour payer les primes allant jusqu'à 300 000$ par année.

Parallèlement, il les a fait investir leur fortune, plus des centaines de milliers de dollars empruntés à la banque, dans des fonds liés à la performance de la Bourse japonaise, hautement volatile. La jeune femme a laissé un million dans l'aventure, et son frère a tout perdu.

En 2010, M. Thibault a été condamné par la cour supérieure à verser 2,5 millions$ aux deux victimes.

Ces dernières années, plusieurs représentants ont été condamnés pour avoir vendu de l'assurance-vie universelle comme «un placement à l'abri de l'impôt» sans tenir compte de l'ensemble des besoins du client et sans lui avoir expliqué toute la complexité du produit.

Déjà en 2007, la syndic de la Chambre insistait sur le fait qu'il est «inapproprié de le présenter uniquement comme étant un produit d'épargne ou une façon d'économiser de l'impôt».