Vous retournez aux études en septembre prochain?

Vous avez six mois pour vous préparer.

Ces temps-ci, ils attendent le facteur avec anxiété: la réponse à leur demande d'admission à un programme universitaire devrait arriver incessamment.

Pour ceux qui sont déjà sur le marché du travail, une réponse positive pourrait susciter d'autres angoisses: comment financer des études qui leur demanderont de cesser de travailler pendant deux à quatre ans?

Faire des réserves

La première précaution consiste à se faire des réserves, indique Bruno Therrien, planificateur financier et directeur régional du bureau de Sherbrooke du Groupe Investors. Le compte d'épargne libre d'impôt (CELI) est un excellent outil pour le faire.

Les épargnes qui y sont déposées - 5000$ par année depuis 2009 - fructifient à l'abri de l'impôt, bien sûr, mais surtout, l'épargnant peut en retirer des sommes sans pénalité. Les sommes retirées s'ajoutent simplement aux droits de cotisation de l'année suivante.

Pour accumuler cette épargne, vous pouvez déjà songer à comprimer vos dépenses, ce qui vous initiera en même temps au régime de vie que vous maintiendrez durant vos deux ou trois années de vaches maigres. «Ça implique un budget», précise Bruno Therrien.

C'est également l'occasion d'acquitter les dettes qui pèsent sur ce délicat budget.

«Si vous avez des dettes à intérêts élevés avant le début de vos études, ce ne sera pas mieux durant vos études», souligne-t-il. Pour les prêts qui ne peuvent être remboursés, il faudra trouver ou négocier les meilleurs taux possible. Dans le cas d'une hypothèque qui approcherait de son échéance, par exemple, il serait opportun de se prémunir contre les hausses de taux qui ne manqueront pas de se produire alors que vous serez aux études.

Se prêter à soi-même

Toute somme qui peut être épargnée avant les études, ne serait-ce que durant les six mois qui vous séparent de septembre, sera autant d'argent qui n'aura pas à être emprunté.

Autrement, on peut se prêter à soi-même. C'est ce que permet le Régime d'encouragement à l'éducation permanente (REEP).

Pour un retour aux études, on peut retirer jusqu'à 20 000$ de son REER sur une période maximale de quatre ans, à raison d'un maximum de 10 000$ par année. Le conjoint de l'étudiant peut faire de même de son côté, ce qui donne accès à une somme de 40 000$.

L'étudiant doit être considéré comme aux études à temps plein dans un programme admissible (voir www.cra-arc.gc.ca, sous REER et régimes connexes).

«Le programme est intéressant mais il faut quand même tenir compte qu'il y aura des remboursements à faire par la suite», rappelle Bruno Therrien. Une fois les études terminées, l'étudiant (et son conjoint) aura 10 ans pour rembourser son REER, à raison de 1/10 du retrait par année. À défaut, le total dû pour l'année sera ajouté aux revenus imposables.

On ne doit pas oublier que le REER est d'abord et avant tout un outil de planification de la retraite. «Il ne suffira pas de rembourser le REEP, il faudra aussi contribuer au REER», insiste Bruno Therrien.

Avant de plonger

La réponse positive est arrivée? Il n'est pas trop tard pour bien peser les répercussions de l'aventure. C'est spécialement le cas des études supérieures, qui peuvent laisser des dettes de plusieurs dizaines de milliers de dollars.

«Investir dans les études peut être rentable, observe Bruno Therrien, mais il s'agit d'un engagement financier considérable dont les répercussions doivent être évaluées par rapport à d'autres objectifs de vie tels que devenir propriétaire, subvenir aux besoins de sa famille et économiser en vue de la retraite.»