La récession a frappé fort sur les résultats des détaillants de vêtements, vite boudés par les consommateurs dès les premières inquiétudes sur leurs revenus.

Même que l'automne dernier s'est avéré le pire depuis sept ans pour les ventes de vêtements, selon les données divulguées hier par Statistique Canada.

Les détaillants de vêtements québécois qui sont cotés en Bourse n'y ont pas échappé. Et ce, malgré la récession moins importante au Québec jusqu'à maintenant, par rapport aux voisins ontarien et américains.

Chez le détaillant Le Château, qui exploite un réseau pancanadien de 229 magasins de mode jeunesse, les plus récents résultats montraient un recul de 13 % des « ventes comparables », c'est-à-dire parmi les magasins existants depuis plus d'un an.

Chez Reitmans, qui compte 981 magasins de vêtements pour femmes répartis parmi sept enseignes, le recul des ventes comparables était moins grave, de l'ordre de 2 %.

N'empêche, de l'avis d'analystes, ces deux détaillants sont parvenus jusqu'à maintenant à limiter les dommages de la récession sur leur rentabilité et leur bilan.

La raison ? La qualité de leur gestion et leur capacité à s'ajuster rapidement aux fluctuations du marché, très rapides dans la mode vestimentaire.

« Les derniers chiffres de ventes chez Le Château ont été aggravés par des erreurs de choix d'accessoires offerts en magasins. Mais c'est un problème qui est déjà survenu auparavant, et Le Château possède une bonne capacité de s'ajuster et de rebondir rapidement », selon Neil Linsdell, analyste chez Partenaires Versant à Montréal.

Quant à Reitmans, M. Linsdell estime qu'il s'agit d'une « entreprise solide avec un bilan financier impressionnant et une feuille de route favorable envers les actionnaires ».

Par conséquent, il s'attend à ce que « l'amélioration de l'économie canadienne, même lente, doive lui permettre d'atteindre de bien meilleurs résultats dès les prochains trimestres ».

Sentiment semblable de la part de John Morris, analyste chez Marchés des capitaux RBC. « Reitmans a un bon potentiel de « surperformer » en Bourse par rapport à ses pairs au cours des prochains mois », indiquait-il dans une récente note à ses clients-investisseurs.