Si vous travaillez depuis plus de trois mois au même endroit, vous avez droit à une indemnité de départ au moment où vous êtes licencié ou congédié.

S'il s'agit d'une mise à pied, c'est-à-dire d'un arrêt de travail temporaire d'un délai maximal de six mois, vous pourriez recevoir l'indemnité seulement au terme de ces six mois, si vous n'êtes pas réengagé.

 

Dans tous les cas, si l'indemnité est substantielle, avant d'accepter l'offre, il vaut mieux consulter un spécialiste pour examiner attentivement l'impact fiscal de l'indemnité, car elle est entièrement imposable. Pour une indemnité de moins de 5000$, le taux d'imposition prescrit est de 15%. De 5001$ à 15 000$, c'est 30%, et au-dessus de 15 001$, c'est 35%.

Si vous recevez votre indemnité à la fin d'une année complète de salaire, cela pourrait donc augmenter considérablement votre impôt à payer pour l'année en cours. Toutefois, il est possible de réduire cet impact en demandant à l'employeur de vous la verser au début de l'année suivante, en entier ou en partie.

«La loi fiscale permet de fractionner l'indemnité de départ sur deux années ou plus, mais l'employeur a le droit de refuser de le faire», explique Hélène Bronsard, vice-présidente de la gestion privée chez Raymond Chabot gestion privée.

De plus, même si l'impôt est déduit directement à la source sur l'indemnité, il se peut que la somme prélevée ne soit pas suffisante, selon vos revenus pendant l'année. «Si l'indemnité de départ est élevée, il se peut que l'on doive en mettre une partie de côté en prévision de l'impôt à payer», ajoute Mme Bronsard.

L'autre moyen de réduire ses impôts est de demander à l'employeur de verser une partie de cette indemnité dans vos REER. Toutefois, avant de prendre cette décision, il faut évaluer ses besoins immédiats et calculer à quel moment on risque d'en avoir besoin, si on ne retrouve pas d'emploi à court terme.

«Si vous êtes très confiant de retrouver un emploi rapidement, ou que vous avez un fonds d'urgence suffisant, vous pouvez verser l'indemnité tout de suite dans vos REER, dit Daniel Laverdière, directeur principal, Planification financière Banque Nationale.

«Mais autrement, mieux vaut la garder en attendant, car ce ne serait pas avantageux de le ressortir quelques mois plus tard pour subvenir à vos besoins, étant donné que cet espace de contribution sera alors perdu.»

En attendant de verser l'indemnité dans les REER, on peut au moins profiter du compte d'épargne libre d'impôt (CELI) pour faire fructifier l'indemnité. «Il faut alors prendre soin de placer l'argent dans des titres facilement liquidables, et sécuritaires, jusqu'à ce qu'on ait une position stable», dit Sylvain Chartier, directeur planification fiscale, Planification financière Banque Nationale. Ce n'est pas le temps de prendre des risques alors qu'on n'a pas d'emploi!

Il faut aussi savoir que pour les années de service antérieures à 1996, vous avez droit à 2000$ de contribution par année excédant vos contributions maximales. Vous avez aussi droit à 1500$ additionnels de contribution pour les années avant 1989 où vous n'aviez pas de caisse de retraite.

Dans le cas d'une indemnité de départ importante, on aurait grand avantage à profiter de cet espace de contribution supplémentaire puisque autrement, il sera perdu à jamais.

Quelle que soit votre situation, évitez de tomber dans le piège de vous croire riche parce que vous venez de toucher une grosse indemnité de départ. Vous ne savez pas combien de temps vous serez sans emploi! «Même si on reçoit une indemnité, il faut être prudent et réduire ses dépenses tant que l'on n'aura pas retrouvé d'emploi», ajoute Daniel Laverdière.