Des dizaines de biens appartement à Earl Jones seront mis à l'encan à partir de samedi, et ce, pendant quatre jours, par la firme Empire Auctions Montréal.

Sur la page d'accueil du site de l'entreprise, on peut lire l'avis de liquidation. Suit une nomenclature d'objets les plus fastueux qui soient: des toiles de Jean-Paul Lemieux et de Jean-Paul Riopelle, des oeuvres de Picasso, des bronzes, des lustres en cristal, quantité de bagues à diamants et de bracelets, des montres, des meubles de style Louis XIV, des ensembles de vaisselle en porcelaine, des couteaux de collection et alouette.

En entrevue téléphonique, Abe Logo, président d'Empire Auctions, indique que tous les objets en photo sur le site internet ne sont pas issus de la liquidation des biens d'Earl Jones et qu'il ne peut pas dire publiquement lesquels le sont. «Ceux qui viendront à l'encan n'auront pas de mal à les identifier, cependant: Earl Jones avait l'habitude d'écrire son nom sur tous les biens sur lesquels il pouvait le faire», dit-il, ajoutant que les biens de M. Jones lui sont parvenus à plein camion.

Virginia Nelles, l'une des victimes d'Earl Jones, n'ira pas faire son tour à l'encan, mais elle espère que l'événement permettra de récolter le plus d'argent possible.

«Beaucoup des victimes d'Earl Jones sont en train de perdre leur maison, alors plus l'encan sera profitable, plus on aura de chances de revoir un peu de notre argent. À ce jour, nous n'avons pas reçu quelque compensation que ce soit», dit-elle.

Maxine Haybeard, ex-femme d'Earl Jones, était en cour hier. Elle réclame d'être déclarée seule propriétaire de tous les meubles des résidences du couple de Dorval, de Mont-Tremblant et de Boca Raton, en Floride.

Selon CBC, qui a obtenu la liste des biens que Mme Haybeard réclame, il s'y trouverait divers meubles, des lampes, des figurines, des verres et des ustensiles de cuisine.

Vendredi dernier, Earl Jones a plaidé coupable à une fraude perpétrée entre les années 1982 et 2009 contre 158 victimes. Les enquêteurs de la Sûreté du Québec ont estimé le montant de cette fraude à au moins 50,3 millions de dollars.

Pendant 27 ans, Earl Jones a trompé ses clients, souvent des successions familiales, en leur promettant des rendements purement fictifs.

En cour la semaine dernière, son avocat, Jeffrey Boro, plaidait que son client était maintenant sans le sou et qu'il vivait seul, dans un petit appartement de la Rive-Sud.

Lors d'un interrogatoire hors cour en novembre, la femme d'Earl Jones a plaidé l'innocence et a affirmé qu'elle ne posait jamais de question sur le budget familial.

Outre leur condo à Dorval, les Jones possédaient des condos en Floride et à Mont-Tremblant. Ils se payaient plusieurs voyages par année et menaient un train de vie princier - limousines, croisières, etc.

Notons enfin que les 175 victimes d'Earl Jones ont l'intention d'intenter un recours collectif contre la Banque Royale. Ils estiment que l'institution n'a pas bien protégé leur argent.