Alors que les bourdes de candidats se multiplient, tous partis confondus, le chef conservateur s'est permis vendredi de faire la leçon aux journalistes, affirmant que ces gaffes occupaient trop l'espace médiatique.

Questionné sur les commentaires de son député sortant dans la circonscription de Calgary Centre, Lee Richardson, liant l'immigration à la criminalité, Stephen Harper a défendu son candidat.

Ces histoires n'ont rien à voir avec les préoccupations des électeurs au cours de cette campagne, a-t-il soutenu lors d'un point de presse à Calgary. Voulant minimiser l'affaire, il a accusé les médias de pratiquer du journalisme ne visant qu'à mettre les politiciens dans l'embarras.

«Sans aucun doute, Lee Richardson a été un bon membre du Parlement, avec une longue et fructueuse carrière», a-t-il fait savoir.

Dans une entrevue, le candidat avait fait un lien entre le taux de criminalité et l'immigration.

«Regardez ceux qui commettent ces crimes (...). Ce ne sont pas des gens qui ont grandi dans notre voisinage», avait affirmé M. Richardson.

Ce dernier a clarifié ses commentaires avant même qu'ils aient été publiés et c'est suffisant pour M. Harper qui refuse d'exiger la démission de son candidat, comme ses adversaires le demandent.

«Chacun de ces cas doit être évalué à part», a-t-il soutenu.

Le chef libéral, Stéphane Dion, a congédié vendredi une de ses candidates ayant souscrit à la théorie selon laquelle des citoyens américains juifs avaient été prévenus de l'attentat du 11 septembre 2001.

M. Dion a insisté pour que M. Harper fasse de même avec son candidat.

Les propos de Lee Richardson pourraient avoir un impact non négligeable sur tous les efforts des conservateurs pour gagner le coeur des communautés ethniques. Depuis son arrivée au pouvoir, en janvier 2006, le parti a multiplié les démarches pour séduire un électorat traditionnellement plus enclin à voter pour les libéraux.

Irrité de l'intérêt des médias pour cette affaire, M. Harper a été jusqu'à faire la leçon aux journalistes.

«J'espère qu'un jour les médias pourront mettre davantage l'accent sur les thèmes que les candidats et le parti tentent de mettre de l'avant dans la campagne», a-t-il lâché.

Les gaffes se sont accumulées depuis le déclenchement des élections, particulièrement pour les conservateurs qui ont opté tantôt pour la clémence, tantôt pour la sévérité à l'endroit de ceux qui les avaient commises.

Ainsi, par exemple, si le ministre de l'Agriculture, Gerry Ritz, a pu bénéficier de l'absolution de son chef pour avoir abusé d'un humour douteux en pleine crise de la listériose, il en a été autrement pour le directeur des communications du parti, Ryan Sparrow.

M. Sparrow a été suspendu après avoir dit que le père d'un soldat tombé au combat en Afghanistan ayant critiqué la politique de défense des conservateurs était un libéral.