Saviez-vous qu’il existe une brigade d’ambassadeurs au centre-ville de Montréal ? On les reconnaît à leur uniforme bleu, où il est inscrit au dos Votre ressource au centre-ville. Ils sillonnent les rues du centre-ville de Montréal, sept jours sur sept, toute l’année, pour informer touristes et locaux.

La mission de ces six ambassadeurs : ils sont les yeux et les oreilles du centre-ville. « Ces ambassadeurs, c’est une première au Québec. C’est une pratique reconnue dans la plupart des grandes villes dans le monde, à New York, Chicago, Boston, Toronto. On s’est inspirés des pratiques de ces villes qui font face aux mêmes enjeux que Montréal », explique en entrevue Glenn Castanheira, directeur général de Montréal centre-ville. Le projet pilote a commencé en 2021 puis a été reconduit et est toujours en période de rodage et d’ajustement.

Les ambassadeurs répondent aux questions des touristes et des locaux : où se trouve la station de métro la plus proche ? Où est le Vieux-Montréal ? Où se trouve tel restaurant ou telle boutique ? Comment fonctionne le BIXI ? Où sont les toilettes ? À ce sujet, le réseau P’tit Coin propose 10 toilettes publiques propres et gratuites entre les rues Saint-Urbain et Atwater : il y a notamment les toilettes du Centre Sheraton, du Complexe Desjardins, de la Place Montréal Trust, du Centre Eaton, de La Maison Alcan ou du Faubourg Sainte-Catherine. Pour chacun des immeubles participants, il y a une indication sur la porte et des pastilles au sol avec des flèches qui mènent aux toilettes.

PHOTO MARCO CAMPANOZZI, LA PRESSE

Les ambassadeurs répondent aux questions des touristes et des locaux.

Un rôle social

« En plus de renseigner les gens, ils font le lien avec les commerçants du centre-ville, ils agissent aussi un peu comme des inspecteurs, car ils rapportent les actes de vandalisme, les bris du mobilier. Ils sont là pour améliorer l’expérience des visiteurs et des résidants et aider la Ville à entretenir l’espace public », précise M. Castanheira.

L’autre rôle des ambassadeurs est celui de soutenir les populations marginalisées et de s’assurer de la bonne cohabitation avec les commerçants. « Ils peuvent désamorcer des situations, aider les populations marginalisées et les référer au besoin à des groupes communautaires. Nos ambassadeurs sont formés en premiers soins et ont eu une formation par le YMCA », ajoute-t-il.

Théo Closson est responsable des équipes terrain à Montréal centre-ville. Il estime que le rôle des ambassadeurs est très important.

C’est parfois le premier contact qu’on a au centre-ville et ce sont de bons communicateurs. Les ambassadeurs sillonnent les rues du centre-ville, rue Sherbrooke, rue Sainte-Catherine, boulevard René-Lévesque, ils savent tout ce qui s’y passe.

Théo Closson, responsable des équipes terrain à Montréal centre-ville

Nous avons rencontré Théo Closson au square Phillips qui est en pleine revitalisation. Des tables et des chaises ont été installées. Du 5 juillet au 25 août, une programmation musicale est prévue à l’heure du midi ; du mercredi au vendredi, il y aura notamment un trio de guitares, un quatuor à cordes, un duo de flûte traversière et guitare et du piano. « C’est bien de se réapproprier des lieux comme ce square, d’ailleurs, vous pouvez prendre la chaise et la déplacer à l’ombre, n’hésitez pas », dit-il, car au même moment, un membre de la brigade propreté (qui existe depuis 2001) le salue et lui fait remarquer que les gens ont trop chaud en plein soleil sur les chaises du Square (qui sont inoccupées) et qu’il faudrait installer des parasols. Il a raison, car en plein soleil, nous étions en train de cuire. « On est encore en ajustement », répète Théo Closson.

PHOTO TIRÉE DU COMPTE INSTAGRAM @BRYANTPARKNYC

Le Bryant Park de New York offre un peu de quiétude et d’animation au cœur de Manhattan.

Les défis du centre-ville

Le directeur général de Montréal centre-ville, Glenn Castanheira, ne cache pas qu’il s’inspire du Bryant Park de New York. Au cœur de Midtown à Manhattan, il y a ce petit parc très apprécié des New-Yorkais, où il y a de nombreuses animations toute l’année. « On veut faire la même chose avec le square Dorchester : y installer des tables pour que les gens viennent pique-niquer et se réapproprient l’espace public, car le centre-ville de Montréal n’est pas qu’un quartier d’affaires ! », croit ce dernier.

PHOTO MARCO CAMPANOZZI, LA PRESSE

Le square Phillips est en pleine revitalisation.

La plus grande critique à l’égard du centre-ville, c’est le sentiment d’appartenance. Il appartient à tout le monde, mais à personne en même temps.

Glenn Castanheira, directeur général de Montréal centre-ville

Le directeur général estime pour sa part que c’est un pôle culturel incroyable dont on devrait tous être fiers. Victime de son succès, on le critique souvent, mais on ne retrousse pas ses manches pour l’améliorer.

Et les travaux ? « Il y a, en effet, de nombreux travaux d’infrastructures et des travaux immobiliers, car Montréal connaît un boom immobilier sans précédent. On doit gérer tous les chantiers. Imaginez notre centre-ville s’il n’y avait plus de chantiers, ni de crise sociale, et que tout était accessible en transports en commun de manière très efficace en tout temps, on serait les meilleurs du monde ! Malgré tout, on a un des centres-villes les plus dynamiques en Amérique du Nord, mais on veut l’améliorer encore ! », conclut Glenn Castanheira.

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