Les frontières s’ouvrent peu à peu, les restrictions s’allègent ici et là. Après avoir rêvé à son prochain voyage au fil des 18 derniers mois, on peut maintenant commencer à le planifier. Il reste à savoir où aller. Cela peut être une décision difficile à prendre… ou pas !

« J’ai juste envie de partir en voyage, peu importe où », lance Lydiane St-Onge, une grande voyageuse qui raconte ses expériences sur son site Lydiane autour du monde et sur sa page Facebook. « Ce n’est pas juste la destination qui compte, c’est l’idée de s’évader. »

PHOTO BERNARD BRAULT, ARCHIVES LA PRESSE

Lydiane St-Onge, captée sur le vif au sommet de Grey Mountain, en Colombie-Britannique en 2019.

Elle note toutefois qu’elle choisira sa prochaine destination en fonction des règles liées à la COVID-19.

« Je veux voir quelle est la situation dans ces pays-là, qu’est-ce qui est exigé de la part des Canadiens, précise-t-elle. J’essaierai d’aller dans des pays où je sens que la population est majoritairement vaccinée, pour éviter de transmettre moi-même le virus, même si je suis doublement vaccinée. »

Pour sensiblement les mêmes raisons, Michel Legault, un grand voyageur qui a visité plus d’une centaine de pays, a décidé d’exclure un certain nombre de continents pour la prochaine année, ce qui limite ses choix. « Je ne veux pas m’aventurer en Asie, déclare-t-il. En ce qui concerne l’Afrique, j’avais reluqué du côté du Maroc, mais il y a eu des éclosions. Ça m’a refroidi pas mal. » Il envisage donc l’Amérique du Sud et, surtout, l’Europe.

Même son de cloche du côté de Lydiane St-Onge. « L’Europe, ce n’est pas loin et c’est sûr, affirme-t-elle. C’est une destination que je mettais habituellement de côté pour aller dans des destinations plus spéciales, hors des sentiers battus. Peut-être que je me permettrais de retourner dans les belles villes d’Europe. »

Des options pour les voyageurs

PHOTO FOURNIE PAR MICHEL LEGAULT

Michel Legault a visité plus d’une centaine de pays, dont la Jordanie.

Loïc Di Dio, directeur adjoint de l’agence Voyageurs du monde Canada, soutient qu’il y a malgré tout beaucoup de choix qui s’offrent aux voyageurs.

« On est parti d’une période où on pouvait à peine quitter Montréal, rappelle-t-il. Ensuite, on a pu se déplacer au Québec, au Canada. Puis, la quarantaine a été levée pour les voyageurs vaccinés, et il y a de plus en plus de destinations possibles. L’envie de voyager est tellement forte que le choix qu’on a aujourd’hui est suffisant, on arrive à trouver quelque chose. »

Chez Voyageurs du monde, ce qui attire le plus, pour l’instant, c’est l’Europe et l’Afrique, note-t-il : « Après cela, nous avons des demandes pour des voyages un peu partout sur la planète, mais notre travail, c’est d’arriver à recentrer certains projets en fonction des réalités d’aujourd’hui. Il faut éviter les combinés de pays, qui pourraient être complexes et nécessiter de faire des tests en cours de voyage. »

Pour choisir une destination, on prend normalement en considération son budget et le climat à destination. Le niveau vaccinal est maintenant un critère important, remarque M. Di Dio.

Si le niveau vaccinal d’une destination est élevé, il y a de bonnes chances que le voyage se réalise. Ce qu’on veut éviter, ce sont les déceptions pour nos voyageurs, on veut éviter de nouvelles annulations.

Loïc Di Dio, directeur adjoint de l’agence Voyageurs du monde Canada

L’art de faire des choix

PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, ARCHIVES LA PRESSE

Venise. Toujours aussi belle.

Même avec ces critères en poche, certains voyageurs auront de la difficulté à faire un choix. Dans un livre intitulé Sortir de l’indécision, publié chez Septembre éditeur, Isabelle Falardeau, psychologue maintenant à la retraite, décrit quelques types de personnes qui peinent à prendre des décisions.

Il y a notamment le perfectionniste, qui a peur de se tromper et de choisir la « mauvaise » destination. « C’est une erreur de penser qu’une solution parfaite existe », rappelle Mme Falardeau.

Il y a aussi l’anxieux, qui craint la perte de contrôle. « Je pense que la pandémie a exacerbé cette peur de l’inconnu, affirme Mme Falardeau. Les gens sont moins sortis, ils ont été moins exposés à l’inconnu. »

Il y a aussi celui qui a peur de déplaire : tous ses amis font des croisières, mais lui, ça l’intéresse moins. Bref, le contexte joue aussi un rôle dans la prise de décision : il est plus difficile de faire un choix lorsqu’il y a une multitude de possibilités. Avant de prendre une décision, il faut d’abord se connaître, savoir ce qu’on aime.

Ainsi, les voyages de Michel Legault tournent souvent autour de la randonnée ou du kayak de mer. Lydiane St-Onge privilégie également les activités de plein air. « S’il y a des montagnes pas trop loin, s’il y a la mer pas trop loin, ça va m’appeler davantage », affirme-t-elle.

PHOTO BERNARD BRAULT, ARCHIVES LA PRESSE

De nombreux Québécois se tourneront du côté de l’Europe en 2022. Le Louvre sera sans doute sur la liste des lieux à visiter.

Une fois qu’on sait ce qu’on aime, on peut faire une liste des destinations envisagées et écrire les avantages et les inconvénients de chacune, suggère Isabelle Falardeau. Cette bonne vieille méthode fonctionne toujours aussi bien.

« Notre cerveau n’est pas capable de retenir plusieurs informations en même temps, affirme-t-elle. Notre esprit est comme un projecteur : si je pense à la Floride, à son taux de vaccination, j’oublie autre chose. »

On peut donner une pondération aux divers critères : le coût, le temps de déplacement, etc. Mais il ne faut pas non plus trop rationaliser. « Après avoir pesé le pour et le contre, il faut écouter son cœur, déclare Mme Falardeau. Ainsi, les résultats pointent du côté de la Floride, mais on est déçu. Dans le fond, on rêvait plutôt de l’Italie. Il faut alors se faire confiance. »

Appel à tous

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