C’est difficile de trouver plus pratique, plus confortable, plus familial et, surtout, plus abordable que l’Hôtel Horizon, à Sutton. On n’y fait peut-être pas du ski à la porte, mais c’est tout comme. Plus de 60 ans après son ouverture et bientôt 10 ans après ses rénovations, (re)découvrons cet emblème de l’Estrie.

L’hôtel est particulièrement bien situé, à deux kilomètres de la montagne (accessible en voiture ou en navette), puis à moins de trois kilomètres du village. Vous êtes peut-être passé devant des dizaines de fois, en chemin vers vos activités de plein air à Sutton.

« Pour moi, l’Hôtel Horizon était avant tout une pancarte sur le chemin Maple », m’a confié un ami estrien à qui je parlais de mon séjour. C’est que le mythique établissement fait partie du paysage depuis les années 1960, rien de moins, et que bien des gens ne se sont jamais donné la peine d’en savoir plus à son sujet.

  • La discothèque de l’endroit a déjà été très populaire !

    PHOTO D’ARCHIVES FOURNIE PAR L’HÔTEL HORIZON

    La discothèque de l’endroit a déjà été très populaire !

  • L’Hôtel Horizon est une ancienne maison de ferme.

    PHOTO D’ARCHIVES FOURNIE PAR L’HÔTEL HORIZON

    L’Hôtel Horizon est une ancienne maison de ferme.

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À une certaine époque, sa discothèque au sous-sol était LE rendez-vous d’après-ski, fréquenté tant par les vacanciers que par les villageois. Jusqu’à sa vente en 2014, l’Hôtel Horizon était une affaire de famille. Danielle et Claude Boulay avaient tranquillement pris la relève de leurs parents fondateurs, Guy et Phillis Boulay.

À l’ouverture, en 1962, l’ancienne maison de ferme proposait 12 chambres, une salle à manger et un bar, peut-on lire dans un article du Brome County News, publié en 2010. En 1967, on y a greffé 24 chambres de motel provenant d’Expo 67. Celles-ci étaient déménagées à raison de deux unités par jour. La piscine et les terrains de tennis ont suivi en 1972.

Pendant longtemps l’Horizon était le théâtre de mariages, d’hebdomadaires festins de cochon sur la broche, de fêtes de famille de toutes sortes et de soirées musicales arrosées dans sa discothèque.

  • Le bar n’a pas beaucoup changé. Il est accessible pour les réservations de groupe seulement.

    PHOTO FRANÇOIS ROY, LA PRESSE

    Le bar n’a pas beaucoup changé. Il est accessible pour les réservations de groupe seulement.

  • L’Hôtel Horizon et ses 24 chambres de motel provenant d’Expo 67

    PHOTO FRANÇOIS ROY, LA PRESSE

    L’Hôtel Horizon et ses 24 chambres de motel provenant d’Expo 67

  • L’établissement a été entièrement rénové il y a quelques années.

    PHOTO FRANÇOIS ROY, LA PRESSE

    L’établissement a été entièrement rénové il y a quelques années.

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C’est la société française Huttopia qui, en 2014, a fait l’acquisition du superbe site avec vue panoramique sur la vallée et le mont Orford. Elle y a petit à petit érigé son « village » de camping/glamping et ses 40 petits chalets rustiques, que l’on peut d’ailleurs louer l’hiver, en passant par l’hôtel.

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Ce sauna baril est le plus récent ajout aux installations de l’expérience thermale proposée par l’Hôtel Horizon.

La marque s’est engagée à rénover puis à exploiter l’Horizon. Après une bonne cure de jouvence, l’établissement a recommencé à accueillir des clients à la toute fin de l’année 2015. Aujourd’hui, presque tout le personnel est français, mais le contexte reste bien québécois.

Notre expérience

  • Les chalets Huttopia se louent l’hiver.

    PHOTO FRANÇOIS ROY, LA PRESSE

    Les chalets Huttopia se louent l’hiver.

  • L’intérieur du chalet

    PHOTO FRANÇOIS ROY, LA PRESSE

    L’intérieur du chalet

  • Une chambre à l’étage

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    Une chambre à l’étage

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Après un séjour de luxe au Club Med Charlevoix, j’ajuste mes attentes. Mais je réaliserai rapidement qu’on en a pour ses 150 $ la nuit ici, et plus encore.

  • Toutes les chambres ont une vue sur la vallée.

    PHOTO FRANÇOIS ROY, LA PRESSE

    Toutes les chambres ont une vue sur la vallée.

  • Les chambres familiales ont une plus petite pièce avec des lits superposés.

    PHOTO FRANÇOIS ROY, LA PRESSE

    Les chambres familiales ont une plus petite pièce avec des lits superposés.

  • Les salles de bains sont modernes.

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    Les salles de bains sont modernes.

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Les chambres sont chaleureuses, littéralement — une photo de feu de camp se trouve au-dessus du lit ! Les murs couverts de lambris de pin leur donnent un charme montagnard. Je laisse le grand lit (queen) à mon accompagnatrice — ma maman qui a gagné son confort ! — et je prends la toute petite chambre adjacente meublée de lits superposés. Les familles avec jeunes enfants doivent bien s’y plaire. Il y a aussi des chambres pour deux, avec très grand lit, et une chambre accessible avec grand lit. On n’y passerait pas la journée, mais pour dormir, c’est parfait.

  • J’étais seule dans le sauna les deux fois où j’y suis allée.

    PHOTO FRANÇOIS ROY, LA PRESSE

    J’étais seule dans le sauna les deux fois où j’y suis allée.

  • La piscine trahit son âge, mais elle est bien entretenue.

    PHOTO FRANÇOIS ROY, LA PRESSE

    La piscine trahit son âge, mais elle est bien entretenue.

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J’explose ma valise à la recherche de mon maillot de bain tandis que ma mère range soigneusement tout le contenu de la sienne dans les tiroirs et dans la salle de bains. L’ordre a sauté une génération !

Une piscine intérieure dans un petit hôtel de campagne de 24 chambres, c’est assez rare. On en profite. Il y a même un bain finlandais (chaud, mais sans remous) à l’extérieur et, nouveauté, un sauna baril auquel il faut accéder par une courte passerelle dans la neige.

Après cette petite pause thermale que l’on répétera le lendemain après-midi, c’est l’heure de manger. Nous pourrions souper sur place, mais sachant que nous y prendrons le repas du lendemain soir, nous décidons de sortir au village. C’est dimanche et tout n’est pas ouvert, mais le restaurant mexicain Gato Sutton nous attire avec ses tacos et ses margaritas. Soyons sage, cependant, car demain, une journée bien active m’attend.

À la montagne

PHOTO FOURNIE PAR LE MONT SUTTON

Le Mont Sutton dans toute sa splendeur

Après un petit-déjeuner continental très correct, il est temps de se rendre au Mont Sutton. Je vais enfin essayer le ski de randonnée et je me réjouis de le faire en compagnie d’un guide expérimenté. Au centre de location, le préposé m’explique comment installer les « peaux » d’ascension sur les skis de location et comment ajuster mes fixations pour passer du mode descente au mode grimpe et vice-versa.

Denis Blanchette est « guide ambassadeur » au Mont Sutton. Lui et ses collègues bénévoles font découvrir les pistes de ski alpin aux nouveaux visiteurs, gratuitement. On les reconnaît à leurs manteaux orange avec un point d’interrogation dans le dos. Il ne faut pas hésiter à les solliciter.

PHOTO FOURNIE PAR LE MONT SUTTON

Snowscoot au Mont Sutton

Mais ce jour-là, Denis a un autre mandat : me faire découvrir le « touring ». Il me donne une foule de bons conseils, dont celui-ci, qu’il doit répéter à plusieurs reprises : « Essaie de glisser ton ski au lieu de le soulever. On n’est pas en raquettes ! » Je finis par comprendre la glisse à peu près à mi-chemin.

Après environ une heure et demie d’ascension jusqu’au sommet, sur une surface un peu glacée qui plus est, arrive le moment tant attendu (et mérité !) de la descente. Mais il faut prendre quelques instants pour apprécier le décor qui, malgré le peu de neige tombé cet hiver, est particulièrement blanc.

PHOTO PHILIPPE EMOND, FOURNIE PAR MONT SUTTON

Le ski de randonnée (touring) est un des nombreux sports d’hiver que l’on peut pratiquer au Mont Sutton.

Le lunch — une grosse salade-repas et des frites, dans mon cas, la spécialité de chili dans une miche de pain étant épuisée — se prend au Petit Tucker, au pied des pistes. Mon petit groupe de collègues réussit à me convaincre d’essayer le Yooner en après-midi. Ce kart des neiges sur lequel on s’assoit est unique au Mont Sutton, depuis environ cinq ans. Mais, malchance, la seule remontée à laquelle nous avons accès avec cet engin est en panne. Plus tôt en fin de matinée, il a fallu l’évacuer à l’échelle.

Nous nous rabattons donc sur le Snowscoot. On nous confie à l’excellente instructrice Nathalie Plante, qui décompose merveilleusement bien la technique de ce sport de glisse quand même accessible. Après quelques mini-descentes sur la pente école, nous sommes déjà prêts à monter plus haut. Nathalie est fière de nous !

L’après-ski

PHOTO FRANÇOIS ROY, LA PRESSE

Une planche fromagère

À l’arrivée à l’hôtel, c’est l’heure du café-Coureur des bois et du spa ! Ma mère, elle, rentre du village où elle a flâné tout l’après-midi (voir quelques bonnes adresses dans le texte suivant).

Après un apéro de généreuses planches — une couverte de fromages et de charcuteries, l’autre de légumes et de trempettes — dans l’espace « salon », à côté du feu, nous passons à table. Déjà à moitié remplies, nous sautons directement aux plats principaux. Ce sera carné : une joue de bœuf confite sur écrasé de pommes de terre, avec carottes et jus de viande au vin rouge, puis un burger du bistro, servi avec de très bonnes frites, épaisses mais bien croustillantes.

Le Bistro Horizon est tenu par un jeune couple, Fabien et Clara. Ils ont plusieurs années d’expérience cumulée en restauration et ont bien compris le type de menu et de service chaleureux dont leur nouvelle maison avait besoin. Il y a aussi moyen de boire convenablement, avec une carte bien variée de cocktails, de boissons sans alcool, de bières, de cidres et de vins.

Seul élément un peu discordant peut-être : les prix. On ne s’attend pas à payer 15 $ pour une soupe, 26 $ pour un risotto à la courge ou 30 $ pour un burger dans ce contexte.

PHOTO FRANÇOIS ROY

La grande patinoire était prête le matin de notre départ.

Le ventre plein, j’aurais bien donné quelques coups de patin sur la grande patinoire extérieure, mais le temps doux des derniers jours en a voulu autrement. Nous nous dirigeons donc vers la chambre pour une deuxième et dernière nuit dans ce lieu plutôt unique, un peu bricolé par endroits, mais surtout fort charmant. Je reviendrai.

Une partie des frais de ce reportage ont été payés par Hôtel Horizon, Mont Sutton et Plein air Sutton, qui n’ont eu aucun droit de regard sur le contenu.

Consultez le site de l’Hôtel Horizon

Combien ça coûte ?

PHOTO MARCO CAMPANOZZI, ARCHIVES LA PRESSE

Un forfait « ski-dodo-ski » à prix imbattable est offert en partenariat avec le Mont Sutton.

Le prix des chambres commence à 149 $. Mais sur place, j’ai appris l’existence d’un forfait « ski-dodo-ski » imbattable, en partenariat avec le Mont Sutton : une journée complète de ski, une nuit à l’Hôtel Horizon, le petit-déjeuner et une demi-journée de ski. L’offre se limite aux soirs de semaine et les prix commencent à 149 $ par personne. Il faut appeler l’hôtel pour réserver, car l’offre n’est pas affichée sur le site.

Consultez le site de l’Hôtel Horizon

Un séjour à l’Hôtel Horizon vous donne aussi un accès gratuit aux sentiers de Plein Air Sutton (en raquettes) et à 20 % de rabais sur le ski de fond.

Découvrez plus d’information sur ces forfaits

Pour essayer le ski de randonnée au Mont Sutton, il faut payer 26 $ pour le billet journalier. La location d’équipement coûte 79 $ pour une journée complète et 59 $ pour une demi-journée (vous en aurez bien assez !), en plus de 24 $ ou 20 $ pour les bottes si vous n’avez pas les vôtres.

Pour essayer le Snowscoot, on vous recommande le forfait initiation, qui comprend un cours d’une heure et demie, la location d’équipement (avec casque) et l’accès à la Zone famille du Mont pour la journée. Le prix : 135 $ pour la première personne, 95 $ pour toute personne additionnelle.

Se sustenter au village

Café Yamabiko

PHOTO TIRÉE DE LA PAGE FACEBOOK DU CAFÉ YAMAKIBO

Le Café Yamabiko, un café et torréfacteur d’exception à Sutton

Sutton a la chance d’avoir un café/torréfacteur d’exception. En plus de pouvoir y boire les meilleurs espressos et filtres qui soient, on peut profiter de la beauté des lieux baignés de lumière naturelle. C’est un arrêt obligé. Et n’oubliez pas de repartir avec un sac de café pour la maison.

6A, rue Principale Sud, Sutton

Consultez le site du Café Yamabiko

Gato Sutton

Le premier soir de notre séjour à l’Hôtel Horizon, nous avons mangé dans ce restaurant mexicain de Sutton qui fait ses tacos avec les tortillas de masa maison de La Quebequita, à Sherbrooke. Les margaritas sont bien exécutés et la quesabirria (hybride entre le taco et la quesadilla que l’on trempe dans un bouillon) vous assurera des réserves caloriques pour les sports d’hiver du lendemain !

19, rue Principale Nord, Sutton

Consultez le site du Gato Sutton

Réserve naturelle caviste

PHOTO TIRÉE DE LA PAGE FACEBOOK DE RÉSERVE NATURELLE CAVISTE

Petits plats et côté caviste vous attendent à la Réserve naturelle.

Voici un autre joyau de Sutton. Adèle Prud’homme et Lionel Furonnet ont quitté Montréal il y a quelques années pour transporter leur savoir en vin et en cuisine dans la rue Principale. Il y a toujours d’excellents petits plats et une foule de bons vins locaux et étrangers à boire dans ce local garni de bouteilles qui font saliver.

1, rue Principale Sud, Sutton

Et aussi…

PHOTO MARTIN TREMBLAY, ARCHIVES LA PRESSE

Mollie’s

Pour un petit-déjeuner bien copieux (et dès 7 h !), Mollie’s est à votre service ! Si vous cherchez plutôt une bonne bière et des burgers, vous avez non pas une, mais deux options : la Sutton Brouërie et la Brasserie À l’abordage. Envie de faire des provisions pour un lunch à la montagne ou dans la chambre : la Rumeur affamée Sutton est bien garnie de fromages, de charcuteries, de boissons, de pâtisseries, etc.