La majorité des femmes québécoises continuent de privilégier le mariage lorsqu'elles sont en couple, même si deux fois plus de femmes vivent en union libre au Québec comparativement à l'ensemble du pays, révèlent des données dévoilées mardi par Satistique Canada.

Selon le document Femmes au Canada: rapport statistique fondé sur le sexe, 55,5 % des femmes québécoises âgées de 15 ans et plus vivaient en couple en 2011, ce qui s'apparente à la moyenne canadienne de 56,2 %.

Mais de ce nombre, la proportion de femmes québécoises choisissant l'union libre était de 21 %, alors que ce taux atteignait 11,2 % dans l'ensemble du pays. La proportion des femmes québécoises en couple ayant choisi de se marier (34,6 %) était donc nettement moins élevée que la moyenne nationale (45 %).

L'auteure du rapport, Anne Milan, note que la popularité des unions libres est en hausse au Québec depuis la Révolution tranquille des années 1960 qui a vu l'influence de l'Église catholique diminuer sur les familles québécoises. L'essor du mouvement féministe et l'accès plus facile au divorce sont également des facteurs ayant contribué à la diminution du nombre de mariages dans la province, ajoute Mme Milan.

Un phénomène similaire s'observe dans les territoires canadiens, alors que la proportion de personnes vivant en couple sans être mariées y est également nettement plus élevée que la moyenne nationale.

Au Nunavut, 25 % des adultes âgés de plus de 15 ans vivant en couple ont fait ce choix. Dans les Territoires du Nord-Ouest, cette proportion s'élève à 20 % et au Yukon, à 17 %.

La population qui s'y trouve est plus jeune et les autochtones, plus nombreux, deux facteurs associés à une plus grande tendance à vivre en union libre, explique Mme Milan.

Au Nouveau-Brunswick, 58,8 % des femmes de 15 ans et plus vivaient en couple en 2011. Ces femmes se sont mariées dans une proportion de 47,5 % et 11,2 % d'entre elles ont fait le choix de l'union libre. Des données qui s'apparentent aux moyennes du pays.

À l'échelle canadienne, le taux de femmes de 15 ans et plus divorcées ou séparées a plus que doublé en trente ans, passant de 5,9 % en 1981 à 13 % en 2011, peut-on également lire dans le rapport.

Autre fait intéressant à noter, le ratio des familles monoparentales ayant à leur tête une femme est stable depuis une cinquantaine d'années. Elles représentent les trois quarts de l'ensemble des familles ayant à leur tête un seul parent. Ces familles dirigées par une mère représentaient 13 % de l'ensemble des familles canadiennes en 2011.

Enfin, l'indice synthétique de fécondité au Canada s'établissait à 1,61 enfant par femme en 2011, ce qui représente une légère hausse comparativement au creux historique de 1,51 enfant par femme enregistré dix ans plus tôt. Au Québec, l'indice s'élevait à 1,69 enfant par femme en 2011.