Depuis son ouverture il y a près de neuf ans, Billie a su se bâtir une clientèle fidèle qui revient, saison après saison, y dénicher de jolies pièces moyen et haut de gamme. Pour la propriétaire, Véronique Saine, le succès passe par son offre de vêtements, toujours en accord avec les tendances internationales, et la relation privilégiée qu'elle entretient avec ses clientes.

Chez les fashionistas d'Outremont et du Plateau, c'est une adresse bien connue. En boutique, Véronique Saine assure qu'elle sert autant des dames de 65 ans que des jeunes filles de 16 ans. « J'ai beaucoup de mères et filles qui viennent ici ensemble. Notre offre est assez ageless et c'est une de nos forces », note-t-elle.

C'est d'ailleurs une des lignes directrices que s'est fixées la propriétaire, qui nous accueille avec son ventre rebondi (son deuxième enfant, à naître cet automne) : offrir en boutique des pièces variées, qui peuvent vêtir une cliente « de la tête aux pieds », peu importe son âge. Et pour toutes les occasions : trouver une robe chic et originale pour un mariage, un jean de qualité, un ensemble pour travailler, des basics, un look pour le week-end ou même du « linge mou ».

Ainsi, si la boutique compte plusieurs marques moyen et haut de gamme, avec des pièces pouvant se détailler à quelques centaines de dollars, on peut aussi y trouver des petites collections plus abordables avec des robes à moins de 100 $. « Même si une cliente préfère des marques haut de gamme, elle peut aussi aimer dénicher des produits moins chers pour compléter sa garde-robe. »

À LA PAGE

Mais peu importe le prix, une constance demeure : la recherche incessante de Mme Saine, qui a étudié en mode au Collège LaSalle et a déjà travaillé comme styliste, des marques les plus in du moment qui font l'envie des fashionistas autour du globe.

« Je veux toujours rester à la pointe de ce qui est trendy en offrant en boutique les marques qui fonctionnent beaucoup sur les blogues internationaux et qui font parler d'elles sur les réseaux sociaux. Notre clientèle recherche ça », explique-t-elle.

Ce qui lui demande de rester à l'affût, en consultant les blogues de l'heure comme The Blonde Salad et Garance Doré, en allant voir ce qui se fait dans les boutiques indépendantes lorsqu'elle voyage et en étant très à l'écoute de sa clientèle.

« C'est ce qui nous différencie des magasins à grande surface et nous garde compétitifs; d'une saison à l'autre, je vais modifier l'offre en boutique selon le retour des clientes, ce qui fonctionne plus ou moins. Nous traitons très bien nos clientes, en leur offrant un service de stylisme, par exemple », détaille celle qui n'hésite pas à envoyer des courriels personnalisés à ses plus fidèles clientes lorsque arrivent eurs collections favorites.

Au fil des années, la boutique s'est aussi spécialisée dans les événements spéciaux. Des marques comme AG ou Wildfox ont organisé des événements festifs en boutique au cours des derniers mois. « Cet hiver, on a fait beaucoup d'événements privés. Par exemple, une de nos clientes qui travaille en pharmaceutique a invité ses collègues pour une soirée privée avec cocktail où nous leur avons présenté une marque, la boutique et ses services, le tout suivi d'un shopping privé. Il faut être créatif pour se démarquer », affirme-t-elle.

SURVIVRE MALGRÉ LA CRISE

Mais, comme plusieurs commerces, Billie ressent la morosité économique du moment. « Ce n'est pas toujours facile d'être une boutique indépendante de nos jours. Il y a beaucoup de concurrence et, avec la conjoncture économique, on sent que les gens sont plus frileux avec leurs sous. »

Une raison de plus, selon Mme Saine, pour inciter les Québécois à acheter local en encourageant les commerces de proximité plutôt que les grosses chaînes. Et elle ne fait pas seulement référence aux boutiques de vêtements. « Les gens magasinent beaucoup en ligne, par exemple en achetant leurs livres sur Amazon pour 5 $ de moins. C'est envoyer tout notre argent à l'extérieur, alors qu'il faut garder notre économie forte. »

Très attachée à son quartier, elle se fait un point d'honneur de faire ses emplettes chez les commerçants des alentours. Et si la plupart des marques de vêtements qu'elle tient en boutique ne sont pas québécoises - ça n'a jamais été la spécialité de Billie -, elle tient par contre quelques collections de bijoux montréalaises dans ses présentoirs, comme Harakiri et Si Simple.

« S'il n'existe plus de librairies indépendantes, l'offre va vite se résumer aux best-sellers. Des petits essais ou des ouvrages plus rares n'existeront plus, pas plus que le service du libraire qui nous donne son avis. C'est le même phénomène pour les vêtements ou la nourriture. J'achète beaucoup local, et j'encourage les gens à le faire », conclut-elle.

L'univers de Billie Boutique

Après avoir d'abord ouvert sur l'avenue Laurier plus à l'est, Billie a déménagé ses pénates il y a quelques années dans un local plus grand. Dans les étalages, on peut trouver un peu de tout : chaussures, jeans, robes, chemisiers, ainsi qu'une jolie sélection de bijoux.

UN AMOUR DE QUARTIER

Véronique Saine l'avoue d'emblée : elle est une fille de Laurier Ouest. Fille de l'homme d'affaires Émile Saine (qui possède notamment le Leméac), elle a littéralement été élevée sur cette avenue. « Laurier Ouest, c'est un petit quadrilatère qui a un charme à l'européenne. C'est vivant, il y a une ambiance familiale, et on trouve ici des boutiques comme nulle part ailleurs. »

La propriétaire participe d'ailleurs activement à l'Association des commerçants de l'avenue Laurier Ouest pour rendre sa rue encore plus belle et vivante, en organisant divers événements et activités. « On travaille fort pour garder notre rue en santé! »

COLLECTION MAISON

Le printemps dernier, la boutique a lancé sa première collection maison, Billie. Comprenant des pièces de base comme des t-shirts et des camisoles à prix gentils (environ 28 $ le morceau), la collection a connu un très bon succès, à tel point qu'elle sera de retour sur les tablettes ce mois-ci.

DES JEANS, ENCORE DES JEANS!

Un des points forts de Billie, c'est sa sélection de jeans. Et pas n'importe lesquels : on trouve ici des marques « premium denim » parfois plus difficiles à dénicher à Montréal, comme AG (fabriquée aux États-Unis), Current Elliott et J Brand. Vous ne réussissez jamais à trouver un jean qui vous va bien? La proprio assure que vous ne ressortirez pas de sa boutique les mains vides!

PHOTO ALAIN ROBERGE, LA PRESSE