La maison de joaillerie américaine Tiffany ouvre aujourd'hui sa première boutique au Québec, au 1290, rue Sherbrooke Ouest à Montréal. Une façon magistrale de fêter 175 ans d'existence. La Presse a eu le privilège de découvrir les lieux en avant-première.

Mardi, 14 h 30, nous passons le pas de la porte de la boutique Tiffany. Des bâches de plastique recouvrent les tapis ornés de fleurs de magnolia, tandis que le grain de blé, symbole d'abondance, orne les vitres. La nature est une source d'inspiration intarissable pour la maison connue du monde entier, de la décoration à ses riches créations. Partout, des touches du fameux bleu maison nuance oeuf de merle, celui qui a fait la renommée de l'enseigne à ses débuts.

À quatre jours de l'ouverture officielle, les employés classent les créations par style - fine joaillerie, argenterie, bagues de fiançailles - dans cette frénésie que suscitent toujours les mises en place scrupuleuses.

«Pas d'inquiétude, on sera prêts», glisse avec un calme olympien Jean-Christophe Requero, directeur de la boutique. «Cela fait des années que Tiffany cherchait l'endroit idéal pour ouvrir son premier magasin au Québec. Après Toronto (1991 et 2009), Vancouver (2006), Calgary (2011) et Vancouver (2011), voici donc enfin Montréal!»

Le premier salon renferme sept vitrines consacrées à la fine joaillerie et aux diamants. Un deuxième propose de son côté 11 vitrines réparties de part et d'autre d'une allée qui permettra de ne pas échapper à «Rubedo», la dernière-née des collections dessinée spécialement pour les 175 ans de la maison.

S'ensuit un détour du côté des célèbres créations signées Jean Schlumberger et celles d'Elsa Peretti, de Paloma Picasso et de l'architecte canadien Franck Gehry. On termine par les modèles en argent, l'une des autres signatures de Tiffany. Comme preuve illustre: la célèbre coupe du Super Bowl, une calèche matrimoniale en argent massif pour l'artiste du cirque P.T Barnum dont la taille ne dépasse pas 90 cm.

«Tiffany incarne le luxe, mais s'adresse à tout le monde, c'est-à-dire, pour parler clairement, à toutes les bourses», précise Jean-Christophe Requero. Ici, c'est l'Histoire qui se joue sous ses facettes les plus luxueuses.

Tant d'histoire(s)

Tiffany a vu le jour en 1837, à New York, sous l'impulsion de Charles Lewis Tiffany. La maison détient notamment le plus gros diamant jaune du monde, 128,54 carats composé de 82 facettes, abrité en lieu sûr dans le magasin phare de la 5e Avenue.

La marque a su frapper de son sceau la ville la plus branchée du monde. Et que dire encore des merveilleux vitraux et lampes en verre de Louis Comfort Tiffany, fils du fondateur, qui ont participé à la frénésie Art déco (1870), des objets de collection exposés un peu partout dans le monde. Mais quel est le bijou le plus vendu? «La monture Tiffany, celle dont les six griffes soulèvent la pierre de l'anneau pour la porter vers la lumière. C'est la parfaite bague de fiançailles», répond Jean-Christophe Requero.

Depuis la nuit des temps ou presque, les stars sont des adeptes fidèles du fameux joaillier, de Marylin Monroe à Audrey Hepburn en passant par Jacky Kennedy, sans oublier, plus récemment, Natalie Portman et Jessica Biel.

Tiffany en 5 dates

1837

Lancement de Tiffany&Co par Charles Lewis Tiffany

1853

Création de l'horloge Atlas de Charles Lewis Tiffany, qui surplombe la boutique phare de la 5e Avenue à New York

1886

Invention de la première montre avec compteur.

1886

Création de la monture Tiffany 6 griffes qui retient un diamant taillé en brillant

1961

Breakfast at Tiffany,s, un film de Blake Edwards, mettant en vedette Audrey Hepburn.